Refaire l’électricité dans une maison: coûts, normes, sécurité

par Alex

Durée de lecture : 15 minutes

Prises qui surchauffent, fusibles d’un autre âge, circuits incapables d’alimenter une borne de recharge : remettre l’électricité d’une maison n’est ni un luxe ni un simple coup de neuf. De la mise en sécurité à la rénovation complète, budgets, normes NF C 15-100, certificat Consuel, aides publiques, plus-value immobilière et préparation de la smart home future, ce guide détaille chaque étape pour choisir le bon chantier et la bonne dépense.

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Prises qui chauffent, fusibles en porcelaine, disjoncteurs capricieux, derrière ces signes anodins se cache une cause sur quatre des incendies domestiques et la première barrière à la maison connectée. Combien faut-il investir pour passer d’une installation vieillissante à un réseau sûr, conforme et prêt pour la borne de recharge ou la domotique, quelles étapes imposent les normes, quels gains de confort et de valeur en attendre, voici le guide pour décider du bon moment et du bon chantier.

Pourquoi et quand refaire l’électricité d’une maison

Signes d’une installation vétuste à surveiller

Un réseau électrique qui date de plusieurs décennies se trahit souvent par de petits incidents répétés. Avant qu’ils ne se transforment en panne majeure ou en départ de feu, repérer ces alertes évite bien des tracas.

  • Disjoncteur qui saute dès qu’un appareil puissant démarre ou lorsque plusieurs équipements fonctionnent en même temps.
  • Tableau rempli de fusibles en porcelaine, absence de disjoncteur différentiel 30 mA ou étiquettes illisibles sur les circuits.
  • Prises deux broches sans terre, câbles sous gaine coton / tissu, gaines rigides fissurées ou fils apparents dans les combles.
  • Échauffement anormal d’une prise, d’un interrupteur ou d’un éclairage, odeur de plastique brûlé, bourdonnements dans le tableau.
  • Nombre de prises insuffisant, rallonges et multiprises en cascade dans le salon, la cuisine ou la chambre d’enfant.
  • Éclairage vacillant, différences de tension perceptibles lorsque le four, le chauffe-eau ou la climatisation se mettent en marche.

Avantages sécurité confort et valeur immobilière

Refaire l’électricité ne se limite pas à supprimer un risque d’incendie : cette opération transforme la vie quotidienne et valorise durablement le logement.

  • Sécurité : protections différentielles 30 mA, mise à la terre et conducteurs calibrés éliminent la plupart des chocs électriques et réduisent fortement le risque de feu d’origine électrique.
  • Confort : circuits spécialisés pour la cuisine, la borne de recharge de véhicule électrique ou la pompe à chaleur, éclairage commandé depuis un smartphone, volets roulants centralisés… tout devient plus simple et moins énergivore.
  • Valeur immobilière : un diagnostic électrique vierge rassure immédiatement un acheteur ou un locataire. Les agences constatent qu’un bien remis aux normes se vend plus vite, souvent avec une plus-value, et que les assureurs appliquent des conditions plus favorables.
  • Préparation de l’avenir : ajout d’un tableau secondaire pour le solaire en autoconsommation, conduits pré-réservés pour la fibre ou le bus domotique, la rénovation crée une base évolutive qui accompagnera les prochaines innovations.

Coûts de rénovation électrique par surface et niveau

Prix au m² pour une mise en sécurité simple

La mise en sécurité se limite au remplacement du tableau, à l’ajout de dispositifs différentiels 30 mA, à la reprise de la terre et à la neutralisation des conducteurs dénudés. Les câbles restent en place, la pose s’effectue souvent en goulottes. Le ticket moyen se situe entre 40 et 70 €/m², déplacement et petites fournitures comprises.

  • Studio 30 m² : 1 200 – 2 100 €
  • T2 50 m² : 2 000 – 3 500 €
  • Appartement familial 90 m² : 3 600 – 6 300 €
  • Maison 140 m² : 5 600 – 9 800 €

Ce niveau suffit pour lever les anomalies les plus courantes repérées au diagnostic électrique avant vente ou location, mais ne répond pas aux exigences complètes de la norme NF C 15-100.

Budget pour une remise aux normes complète

La remise aux normes complète implique la création de circuits spécialisés (plaques, chauffe-eau, borne VE), le passage de gaines encastrées, la reprise de toute la distribution et la pose d’appareillages modernes. La fourchette s’établit entre 110 et 200 €/m², chantier de peinture et finitions non compris.

  • Appartement 45 m² : 5 000 – 9 000 €
  • Maison de plain-pied 90 m² : 10 000 – 18 000 €
  • Grande maison 150 m² : 17 000 – 30 000 €

L’écart provient du mode de pose (encastrée plus onéreuse), du nombre de points lumineux et prises supplémentaires, mais aussi du standing des mécanismes (gamme design, USB intégrées, etc.).

Impact du chauffage électrique et de la domotique

Ajouter un chauffage électrique performant ou une installation domotique fait grimper la facture d’environ 15 % à 30 %. Les chantiers haut de gamme atteignent alors 220 €/m².

  • Radiateur à inertie ou panneau rayonnant : 400 – 800 € pièce
  • Plancher chauffant électrique posé sous carrelage : 50 – 70 €/m²
  • Thermostat ou passerelle connectée : 150 – 300 €
  • Module domotique par circuit (volets, éclairage, prises) : 30 – 60 €
  • Surcoût câblage pour pilotage Zigbee, KNX ou Wi-Fi : +5 – 10 €/m²

Ces équipements ajoutent du confort et de la sobriété énergétique mais nécessitent des lignes dédiées, un tableau agrandi et parfois une box de gestion centrale. D’où l’intérêt de les prévoir dès l’établissement du devis global.

Norme NF C 15-100 et démarche Consuel

Points clés de la norme basse tension

La NF C 15-100 fixe le cadre des installations basse tension dans l’habitat neuf comme rénové. Elle détaille le dimensionnement des circuits, la protection des personnes et la répartition des appareillages. Les exigences varient selon la surface du logement et l’usage des pièces, mais les fondamentaux restent identiques :

  • Disjoncteur de branchement et différentiels 30 mA : un interrupteur différentiel 30 mA par tranche de 8 à 12 modules protège l’ensemble de l’installation contre les fuites de courant.
  • Mise à la terre réglementaire : piquet ou boucle fond de fouille, liaison équipotentielle principale et supplémentaires dans la salle d’eau.
  • Circuits spécialisés : un disjoncteur dédié pour chaque appareil gourmand (four, plaque, lave-linge, chauffe-eau, pompe à chaleur, borne de recharge). Section de câble et calibre précis, par exemple 2,5 mm² et 20 A pour la machine à laver.
  • Nombre minimal de prises : 5 prises pour le séjour jusqu’à 28 m², 7 au-delà, 3 par chambre, toutes à 16 A. Les prises commandées et les prises RJ45 deviennent recommandées dans les séjours multimédias.
  • Volumes salle de bains : zones 0, 1, 2, 3 avec indices IP et classe II imposés. Aucune prise ni interrupteur à moins de 60 cm de la baignoire ou de la douche.
  • Schéma unifilaire et étiquetage du tableau : indispensable pour le contrôle Consuel et la maintenance future.

La révision la plus récente intègre la recharge de véhicule électrique (borne ou prise renforcée 3,2 kW) et la multiprise de communication qui accueille l’ONT fibre, la box et la passerelle domotique. Respecter ces règles prépare dès maintenant un habitat connecté et évolutif.

Obligations Consuel lors d’une rénovation totale

Lorsqu’une rénovation touche la totalité du réseau – remplacement du tableau, des conducteurs et du point de livraison, création de circuits supplémentaires – l’attestation Consuel jaune « habitat existant » est indispensable. Sans ce certificat, le gestionnaire de réseau (Enedis ou régie locale) peut refuser la mise sous tension ou la modification de puissance.

  • Le dossier comprend : formulaire CERFA, schéma unifilaire et d’implantation, PV de mise à la terre et signature de l’électricien responsable.
  • Coût indicatif : de 139 € à 219 € selon le type de chantier, frais d’un éventuel second passage si non-conformité.
  • Délai : prise de rendez-vous sous 10 jours ouvrés en moyenne, passage sur site de 20 à 45 minutes, remise immédiate ou sous 48 h de l’attestation.

Une remise aux normes partielle n’exige pas systématiquement le Consuel, mais l’installateur engage alors sa responsabilité civile. Beaucoup de compagnies d’assurance habitation exigent le certificat pour valider la garantie incendie après travaux lourds.

Diagnostic électrique obligatoire avant vente ou location

Toute habitation dont l’installation date de plus de 15 ans doit subir un diagnostic de l’état de l’installation intérieure d’électricité avant la signature d’un acte de vente ou, pour la location, avant la remise d’un bail. Le rapport, valable 3 ans pour la vente et 6 ans pour la location, vérifie six points majeurs : dispositif de protection différentielle, mise à la terre, protection contre les surintensités, présence d’un dispositif de coupure générale, adéquation des conducteurs et absence de matériels vétustes ou inadaptés.

Le diagnostiqueur, certifié par le COFRAC, ne teste pas la conformité à la NF C 15-100 dans son ensemble ; il repère les anomalies susceptibles de mettre en danger les occupants. Un rapport défavorable n’empêche pas la transaction, mais engage la responsabilité du vendeur, réduit la valeur du bien et peut servir d’argument de négociation pour l’acheteur ou le locataire.

Sécurité domestique et risques d’incendies électriques

Statistiques incendies et responsabilité assurance

Un quart des sinistres d’habitation partent d’un fil ou d’une prise. Les données croisées de l’ONISR et de la MAIF imputent entre 25 et 30 % des incendies domestiques à l’électricité : câble isolant cuit, domino surchargé, tableau sans différentiel… La moitié des logements érigés avant 1974 présentent au moins une anomalie jugée dangereuse par Promotelec. Le risque ne se limite pas aux flammes, il s’étend aux fumées toxiques et aux lésions par électrisation.

Côté assurance, le principe est simple : sécurité vérifiée, indemnisation garantie. Un contrat multirisque habitation contient toujours une clause d’entretien de l’installation. Après un sinistre, l’expert recherche l’origine du feu et réclame souvent un diagnostic ou une attestation Consuel pour toute partie refaite. Absence de mise à la terre, tableau dépourvu de différentiel 30 mA ou prises non conformes peuvent être assimilées à une négligence. Dans les cas extrêmes, l’indemnité est réduite, voire refusée. Conserver les factures d’un électricien certifié et les rapports de contrôle reste la meilleure parade pour prouver sa bonne foi.

Protections différentielles et mise à la terre

Le duo gagnant : disjoncteur différentiel 30 mA et prise de terre. Le premier coupe le courant dès qu’il détecte une fuite d’intensité vers la carcasse métallique d’un appareil. La seconde évacue cette fuite vers le sol, avant même que le différentiel n’intervienne si l’intensité reste faible. Les deux dispositifs agissent en chaîne : sans terre, le différentiel ne « voit » pas la fuite ; sans différentiel, la terre laisse passer un courant potentiellement mortel.

La norme NF C 15-100 impose aujourd’hui :

  • au moins un dispositif différentiel 30 mA par rangée de tableau
  • une liaison équipotentielle des pièces d’eau, la cuisine en tête
  • une résistance de prise de terre inférieure à 100 Ω, contrôlée à l’ohmmètre lors de la réception de chantier

En rénovation, la pose d’un barrette de mesure accessible, le remplacement des fusibles par des disjoncteurs et l’ajout d’une barrette différentielle sont des gestes simples qui divisent par quatre le risque d’électrocution, selon les études Promotelec. Cerise sur le tableau, certains assureurs appliquent une décote sur la prime quand le rapport de vérification mentionne des différentiels testés et une terre conforme.

Étapes d’un chantier de rénovation électrique

Devis et choix d’un électricien certifié RGE

Commencer par solliciter au moins trois devis détaillés. Chaque document doit mentionner le métrage estimé, le nombre de circuits, le type de protections et le prix du matériel distinct de la main-d’œuvre. Vérifie la présence du label Qualifelec RGE, la garantie décennale, l’attestation de responsabilité civile et la date de validité de l’assurance. Sans la mention RGE, aucune aide publique n’est accessible, et l’attestation Consuel peut se compliquer.

Un bon pro se déplace, établit un relevé pièce par pièce, pose des questions sur la future borne de recharge ou la domotique et remet un devis signé des deux parties qui précise planning, conditions de paiement et pénalités de retard. Demande un exemple de schéma unifilaire réalisé sur un chantier similaire : c’est un bon indicateur de sérieux.

Planning travaux saignées câblage et tableau

La rénovation suit presque toujours le même enchaînement :

  • Dépose de l’ancien tableau, repérage des lignes conservables.
  • Traçage des saignées ou pose de goulottes en apparent selon l’état des murs.
  • Passage des gaines ICTA et des boîtes d’encastrement, puis tirage des conducteurs par couleur et section.
  • Rebouchage, enduit, première remise en peinture si nécessaire.
  • Câblage du nouveau tableau de répartition avec inter-différentiels 30 mA et disjoncteurs dédiés (plaques, chauffage, VE, domotique).
  • Pose des prises, commandes d’éclairage et modules connectés.

Dans une maison vide de 100 m², compte une à deux semaines. En logement occupé, l’électricien avance zone par zone pour limiter la coupure de courant, et le chantier peut s’étirer jusqu’à un mois.

Contrôle final et mise en service

Avant toute mise sous tension définitive, l’électricien réalise les mesures obligatoires : continuité de terre, résistance de prise de terre, isolement des conducteurs, déclenchement des différentiels. Il remet le schéma unifilaire et la notice d’entretien au propriétaire puis complète l’attestation Consuel.

Un inspecteur Consuel passe vérifier visuellement le tableau, les liaisons équipotentielles et les dispositifs de protection. Après validation, le certificat vert donne le feu vert à Enedis pour rebrancher le réseau. Dernière étape : paramétrage des modules domotiques, test de charge de la borne VE et explication au foyer du fonctionnement des disjoncteurs. Le chantier est alors officiellement livré.

Aides financières pour refaire l’électricité

MaPrimeLogementDécent et éco PTZ

MaPrimeLogementDécent couvre la mise en sécurité et la remise aux normes d’une installation défaillante. Gérée par l’agence nationale de l’habitat, elle finance jusqu’à 70 % du montant des travaux pour les ménages très modestes, 50 % pour les modestes, dans la limite de 25 000 € par logement. Le logement doit avoir plus de 15 ans et les travaux doivent être confiés à une entreprise qualifiée, souvent labellisée RGE. La demande s’effectue sur le portail officiel après dépôt d’un diagnostic et de devis signés. Une fois l’accord reçu, les aides sont versées en fin de chantier, sur présentation des factures et de l’attestation de conformité Consuel.

L’éco-prêt à taux zéro finance le reste à charge sans intérêt. Jusqu’à 50 000 € peuvent être empruntés pour un « bouquet » incluant l’électricité, le chauffage et éventuellement la domotique. Le logement doit aussi dater d’avant 1990. Le prêt est accordé par les banques partenaires sur simple présentation des devis et de l’accord ANAH, sans condition de ressources, avec un remboursement possible sur 20 ans. MaPrimeLogementDécent et éco-PTZ sont cumulables : l’un réduit la facture, l’autre étale le solde, permettant d’engager une rénovation complète sans apport initial.

TVA réduite et primes CEE

La TVA à 5,5 % s’applique aux travaux de rénovation électrique améliorant la sécurité ou la performance énergétique dans un logement achevé depuis plus de deux ans. L’artisan facture directement la TVA minorée sur les fournitures et la main-d’œuvre. Pour les circuits dédiés à une borne de recharge ou pour la pose de domotique pure confort, la TVA tombe à 10 %. Une simple attestation signée par le propriétaire suffit pour justifier l’ancienneté du bâtiment.

Les primes CEE, financées par les fournisseurs d’énergie, rémunèrent les kWh d’économie générés par les travaux. La rénovation électrique seule ouvre droit à la fiche BAR-TH-109 « installation d’un contacteur jour/nuit », souvent couplée à la régulation d’un chauffage électrique. Le montant se situe entre 80 et 250 € selon la surface et les revenus. La demande se fait avant la signature du devis : inscription sur le site du financeur, téléchargement du devis, puis envoi de la facture et de l’attestation sur l’honneur une fois le chantier terminé. Cumul possible avec MaPrimeLogementDécent et TVA réduite, à condition que chaque dispositif soit sollicité dans l’ordre chronologique prescrit.

Domotique et borne de recharge à prévoir

Circuits dédiés pour recharge véhicule électrique

Un point de charge ne se branche jamais sur une ligne existante. La norme NF C 15-100 section 7-722 impose un circuit dédié, protégé par un disjoncteur différentiel type A et par une protection surintensité calibrée sur le courant de la borne. Dans la plupart des maisons, on fait passer la ligne en 6 mm² pour une wallbox 7,4 kW monophasée, ou en 10 mm² pour 11 kW triphasé. Le câble suit un chemin direct depuis le tableau principal jusqu’à la borne, sans dérivation ni prise intermédiaire, afin de limiter les échauffements.

Configurations les plus fréquentes :

  • Prise renforcée Green-Up 3,2 kW, disjoncteur 20 A, différentiel 30 mA type A
  • Wallbox 7,4 kW monophasée, disjoncteur 40 A, différentiel 30 mA type A HI
  • Wallbox 11 kW triphasée, disjoncteur 20 A triphasé, différentiel 30 mA type B
  • Wallbox 22 kW triphasée, disjoncteur 40 A triphasé, différentiel 30 mA type B

Lors d’une rénovation totale, tirer une gaine vide supplémentaire jusqu’au garage ou au parking permet de passer au niveau supérieur de puissance sans casser les murs plus tard. La pose, obligatoire par un électricien certifié IRVE, ouvre droit à la TVA réduite si la borne dialogue avec un système de gestion d’énergie. Garder cette option au cahier des charges dès la phase saignée évite un surcoût futur pouvant dépasser 1 500 €.

Scénarios smart home pour optimiser l’énergie

Une borne connectée dialoguant avec le tableau et le compteur communicant transforme la voiture en réservoir d’énergie pilotable. La domotique orchestre alors la charge en fonction des plages tarifaires, de la production solaire et de la puissance souscrite. Le module déleste automatiquement la borne si le four et le chauffe-eau fonctionnent simultanément, puis relance la charge dès que la marge réapparaît.

  • Heures creuses intelligentes : la box domotique récupère l’indication Tempo ou HP/HC et lance la charge lorsque le kWh est le moins cher.
  • Auto-consommation solaire : un capteur mesure le surplus PV et module l’ampérage de la borne pour ne pas injecter sur le réseau.
  • Délestage dynamique : grâce à un compteur de puissance Zigbee ou Modbus, le courant de charge s’ajuste en temps réel pour rester sous le contrat 12 kVA sans coupure.
  • Pré-chauffage cabine : la domotique allume la climatisation du véhicule dix minutes avant le départ tout en restant branché, soulageant la batterie.

Ces scénarios se programment dans Home Assistant, Jeedom, KNX ou via l’appli constructeur de la borne. Le retour sur investissement vient autant de la réduction de l’abonnement que du lissage des pointes de consommation, un atout pour ne pas faire grimper la facture quand la mobilité électrique s’ajoute au reste des usages domestiques.

Checklist pièce par pièce installation conforme

Tableau cuisines et salles d’eau volumes spéciaux

Norme NF C 15-100 définit quatre volumes autour des points d’eau. Les distances se mesurent depuis le point d’émission d’eau le plus proche (pommeau de douche, bec de baignoire, robinet).

Volume Zone Appareils et matériel autorisés Protection
Volume 0 Intérieur baignoire ou receveur Équipements IPX7 basse tension 12 V max Alimentation SELV, transfo hors volumes
Volume 1 Jusqu’à 2,25 m au-dessus du fond baignoire/douche Éclairages classe III 12 V, chauffe-eau étanche, VMC basse tension Disjoncteur différentiel 30 mA, IPX4 mini
Volume 2 60 cm autour du volume 1 Prise rasoir 20-50 VA, luminaire IPX4, sèche-serviettes classe II Dérivation directe depuis tableau, 30 mA
Hors volume Au-delà de 60 cm Prises 2P+T 16 A, lave-linge, sèche-linge, prises RJ45 Indice IP standard, différentiel 30 mA

En cuisine, la norme impose un volume horizontal de sécurité de 5 cm entre une prise et le plan de travail, et interdit toute prise ou commande à moins de 3 cm de l’évier ou de la plaque de cuisson. Les circuits des gros appareils (plaque, four, lave-vaisselle, réfrigérateur) doivent être indépendants et protégés chacun par un disjoncteur adapté (32 A pour une plaque à induction en 6 mm², 20 A pour un four en 2,5 mm², par exemple).

Nombre de prises et circuits spécialisés par pièce

  • Séjour ≥ 28 m² : minimum 7 prises 2P+T réparties sur au moins deux murs, un point d’éclairage plafond, un circuit multimédia (RJ45 ou fibre) relié au coffret de communication.
  • Chambre : 3 prises 2P+T disposées près de la tête de lit et d’un espace bureau, un point d’éclairage plafonnier, une prise RJ45.
  • Cuisine : 6 prises 2P+T au-dessus du plan de travail, 3 prises basses pour électroménager léger, 4 circuits spécialisés distincts (plaque 32 A, four 20 A, lave-linge 20 A, lave-vaisselle 20 A) et un circuit prise réfrigérateur dédié.
  • Salle de bain : 1 prise 2P+T hors volume, 1 circuit sèche-serviettes 16 A, circuit chauffe-eau 20 A si électrique, éclairage IPX4 sur circuit lumière.
  • Couloir et entrée : 1 prise minimale, va-et-vient pour l’éclairage.
  • Garage ou cellier : 2 prises 2P+T, 1 prise spécialisée congélateur, 1 circuit éclairage. Borne de recharge véhicule électrique : canalisation dédiée 3 × 10 mm² protégée par disjoncteur différentiel type A 40 A.
  • Terrasse ou jardin : prise étanche IP44, circuit lumière extérieur sur disjoncteur 16 A, tous protégés par différentiel 30 mA type A ou F.

Chaque pièce est reliée au tableau par des circuits protégés et repérés. La règle simple : 8 points d’utilisation maximum par circuit 16 A en 1,5 mm² ou 12 points par circuit 20 A en 2,5 mm². Les circuits spécialisés sont limités à un seul appareil. Cette organisation facilite la maintenance et évite la surcharge, deux conditions impératives pour décrocher l’attestation Consuel.

FAQ refaire l’électricité dans une maison

Durée moyenne d’un chantier maison occupée

Pour une maison habitée, un chantier de rénovation complète dure généralement entre trois et six semaines. L’électricien travaille zone par zone pour laisser des pièces utilisables, ce phasage rallonge légèrement le calendrier par rapport à une habitation vide. Le planning suit souvent le rythme suivant : une semaine pour les saignées et le passage des gaines, une à deux semaines pour le câblage et le tableau, puis la mise en service après les finitions et le passage du Consuel. Les petits logements (80 m² et moins) se traitent en une grosse quinzaine de jours, alors qu’une grande maison avec chauffage électrique et prises domotiques peut prendre un mois et demi.

Pour limiter la gêne : programmer les travaux pièce après pièce, déporter meubles et électroménager dans le garage, prévoir quelques jours d’hébergement externe lors des coupures totales et demander la pose temporaire de tableaux provisoires pour conserver l’éclairage minimal.

Peut on conserver une partie de l’ancien réseau

Oui, si les circuits existants respectent encore la NF C 15-100, présentent une terre correcte et sont protégés par des différentiels 30 mA. L’électricien commence toujours par un test d’isolement et un contrôle visuel. Sont souvent récupérables : les circuits d’éclairage récents, les gaines encastrées aux bonnes sections, ou certaines lignes spécialisées cuisson. En revanche, les fils coton, les tableaux fusibles et les circuits sans fil de terre doivent impérativement disparaître.

  • gainage PVC 16 mm minimum et fils section 1,5 mm² ou 2,5 mm² : réutilisables après vérification
  • prises sans terre ou doubles sans obturateur : remplacement obligatoire
  • tableau modulaire à fusibles : remplacement par disjoncteurs divisionnaires

Conserver une partie du réseau génère 10 à 20 % d’économie sur le budget global, mais la responsabilité reste entière pour l’artisan qui délivre l’attestation Consuel. S’il doute, il préférera déposer et reconstruire.

Quelle assurance couvre les travaux électriques

Trois niveaux de couverture interviennent. Le propriétaire qui fait réaliser les travaux peut souscrire une assurance dommages-ouvrage : elle rembourse rapidement les malfaçons relevant de la décennale. L’électricien, lui, est tenu de détenir une garantie décennale couvrant les vices compromettant la sécurité ou la destination de l’ouvrage pendant dix ans. Enfin, l’assurance habitation du propriétaire prend le relais en cas de sinistre incendie, mais seulement si l’installation rénovée est certifiée conforme par le Consuel. Sans cette preuve, l’assureur peut réduire ou refuser l’indemnisation.

Avant signature du devis, demander l’attestation décennale de l’entreprise et vérifier que le contrat multirisque habitation reste valable pendant la phase chantier, surtout si le logement reste occupé.

Refaire l’électricité, c’est sécuriser chaque prise, gagner en confort et muscler la valeur du logement tout en ouvrant la porte à la mobilité électrique et aux scénarios smart home. Le prochain défi se jouera sur des habitations capables de dialoguer avec le réseau et de piloter les kilowattheures en fonction des besoins, des tarifs et du soleil. La question reste simple : choisira-t-on de subir la vétusté ou d’allumer dès maintenant un réseau pensé pour les décennies à venir ?

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À propos de l'auteur, Alex

Passionné par la techno et l'écologie, je suis le cerveau derrière Elec Store après une carrière riche chez les géants de la mobilité électrique et de la domotique. Diplômé en ingénierie électrique, mon but est de démocratiser la tech verte et favoriser un futur durable. Je simplifie les innovations pour tous, partageant astuces et insights pour embrasser un mode de vie éco-responsable. Avec Elec Store, je vise à inspirer un quotidien connecté et respectueux de notre planète.

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