Entre le prix du kilowatt qui grimpe et les veilles invisibles qui engloutissent jusqu’à 15 % de la facture, chaque watt économisé compte. Une prise murale bourrée d’électronique traque ces kilowatts fantômes, coupe l’alimentation depuis un smartphone et s’affiche comme l’arme fatale des chasseurs d’énergie. Gros plan sur cette smart plug qui s’installe en trente secondes, surveille les appareils et promet un retour sur investissement express.
Prise connectée, l’objet connecté qui traque les kWh
Définition et différence avec une prise classique
Une prise connectée, ou smart plug, se branche entre la prise murale et l’appareil. Reliée en Wi-Fi, Zigbee ou Thread, elle mesure la consommation, coupe le courant à distance, déclenche des scénarios ou suit les heures creuses. La prise classique, elle, se contente d’acheminer le courant sans dialogue ni pilotage.
Les écarts se résument en trois points :
- Mesure : affichage en temps réel des watts et kWh, historique dans l’application.
- Commande : on ou off depuis un smartphone, une enceinte vocale ou par programmation.
- Automatisation : intégration à la domotique, notifications en cas de sur-consommation et scénarios type “extinction générale” à la sortie de la maison.
Capable de supporter 16 A (3 680 W) sur la plupart des modèles grand public, la prise connectée remplace donc avantageusement un simple adaptateur pour tout appareil hors chauffage direct ou four intégré.
Fonctionnement interne capteur de consommation et relais
À l’intérieur, un shunt ou un capteur à effet Hall mesure le courant. Un microcontrôleur convertit tension et ampérage, calcule la puissance instantanée puis agrège les kWh. Ces données sont stockées localement et poussées vers le cloud ou la box domotique via un module radio (ESP32, Silicon Labs, HomeKit Thread, etc.).
Pour couper l’alimentation, la carte électronique pilote un relais électromécanique ou un triac. Le relais isole la partie puissance de la partie logique pour éviter tout risque de surtension côté électronique. La séquence est quasi instantanée : détection, calcul, envoi vers l’app, action sur le relais, confirmation retour. L’utilisateur obtient donc un tableau de bord précis sans brancher de pinces ampèremétriques lourdes.
Consommation propre de la smart plug expliquée
Une prise connectée reste elle-même en veille pour écouter les ordres. Les mesures indépendantes de Silvergear et EcoFlow chiffrent cette consommation autour de 1 W, soit environ 10 kWh par an. C’est deux fois la limite d’un appareil standard imposée par le règlement européen sur la veille (< 0,5 W) mais encore largement sous le plafond de 3 W toléré pour un produit connecté.
Le budget annuel de fonctionnement se situe donc autour de 2 € avec le tarif bleu. Cette dépense est compensée dès que la prise coupe, ne serait-ce qu’une box TV (131 kWh/an), un four en veille (86 kWh/an) ou un chargeur d’ordinateur oublié. La clé reste de cibler les appareils réellement énergivores et de paramétrer un planning d’extinction automatique plutôt que de laisser la prise allumée sans raison.
Pourquoi la veille coûte jusqu’à 15 % de la facture
Les appareils en veille les plus énergivores à la maison
Chaque foyer laisse sans y penser une dizaine d’appareils sous tension permanente. Cette « consommation fantôme » atteint 11 à 15 % de la facture annuelle selon l’ADEME. Les mesures publiées par CNews et reprises par plusieurs acteurs de l’énergie mettent en avant un petit groupe de coupables récurrents :
- Box internet / TV : 131 kWh par an, soit près de 32 € à 0,24 €/kWh.
- Sèche-linge moderne (affichage digital, Wi-Fi ready) : 103 kWh.
- Four encastrable et son horloge électronique : 86 kWh.
- Téléviseur LED même en mode « off » : 77 kWh.
- Chargeurs d’ordinateur, enceintes Bluetooth, consoles, machines à café avec préchauffage auto : 15 à 40 kWh chacun.
En cumulant ces valeurs, on dépasse facilement 400 kWh par an, l’équivalent de deux mois complets d’éclairage LED pour un logement moyen. Tout appareil équipé d’un afficheur, d’une connectivité réseau ou d’une fonction minuteur reste un risque potentiel, même quand il paraît éteint.
Norme européenne sur la veille et limites actuelles
Le règlement européen 2019/1782 fixe la puissance maximale à 0,5 W pour la veille simple et 3 W pour la veille « connectée » capable de recevoir un signal réseau. Cette exigence a déjà divisé par quatre la consommation des chargeurs et petits électroménagers récents. Le problème se déplace pourtant vers les équipements multimédias.
Les box opérateur, consoles et smart TV revendiquent des services permanents (mises à jour, enregistrement, télécommande vocale). Elles réclament donc le seuil 3 W, voire une dérogation temporaire, et dépassent souvent 8 W selon les tests menés par Que-Choisir. Les fabricants ont jusqu’aux prochains réexamens de la Commission pour abaisser ces valeurs, mais aucune sanction directe n’est prévue pour les modèles déjà installés. En attendant, l’unique moyen de ramener leur consommation à zéro reste la coupure complète via une prise connectée ou un interrupteur physique.
Combien pouvez-vous économiser avec une prise intelligente
Calculs ADEME et scénarios heures creuses
L’Agence de la transition énergétique chiffre la part de la veille entre 11 et 15 % de la facture annuelle d’un foyer. Pour une facture moyenne de 1 500 kWh (environ 330 € au tarif réglementé), la veille coûte donc 165 à 225 kWh, soit 36 à 50 €. Une smart plug consomme elle-même près de 10 kWh par an (2,20 €) : l’économie nette atteint donc 26 à 48 € par prise et par an si l’on coupe totalement la veille de l’appareil branché.
Le second levier vient de la programmation heures creuses/heures pleines. En tarif base, le kWh tourne autour de 0,22 €. En heures creuses, il descend à 0,17 €. Brancher un lave-linge de 2 000 W qui fonctionne 180 h par an sur un créneau creux fait gagner 9 € supplémentaires. Additionné à la chasse aux veilles, le gain annuel d’une seule prise connectée passe alors de 26-48 € à 35-57 € selon les usages.
Tableau ROI moyen et seuil de rentabilité
Prix d’achat observé : 15 € l’unité, 45 € le lot de trois.
- 1 prise : économie nette 35 € par an, amortie en 5 mois.
- Pack 3 prises : économie cumulée 105 € par an, ROI entre 5 et 6 mois.
- Pack 5 prises premium (80 €) avec suivi énergie détaillé : économie 160 € par an, seuil de rentabilité atteint autour de 6 mois.
Même en se limitant au seul arrêt des veilles (26 € par prise) le retour sur investissement reste inférieur à 18 mois, fourchette confirmée par les comparateurs d’énergie Selectra et HelloWatt.
Étude de cas maison équipée de quatre smart plugs
Un foyer de quatre personnes a installé des prises intelligentes sur la box TV, la machine à laver, le sèche-linge et la bouilloire électrique. Mesure réelle sur douze mois :
- Box TV + TV 55 ’’ : veille supprimée 18 h par jour, gain 66 kWh, 14,5 €
- Sèche-linge : décalé en heures creuses, gain 103 kWh, 10 €
- Machine à laver : décalée en heures creuses, gain 71 kWh, 7,5 €
- Bouilloire : extinction auto après 5 min, gain 18 kWh, 4 €
Total économisé : 258 kWh, soit 36 €. Consommation propre des quatre prises : 40 kWh, 8,8 €. Bilan : 27 € gagnés la première année, 36 € les suivantes (les prises sont déjà amorties). Au-delà du simple gain, la famille suit désormais en direct la courbe de charge sur l’application et identifie d’autres dérives. Une proof-point qui montre qu’un petit accessoire peut enclencher une démarche plus large de maîtrise de l’énergie.
Bien choisir sa prise connectée pour économiser
Puissance 16 A sécurité et compatibilité appareils
La majorité des smart plugs grand public tolèrent 16 A, soit 3 680 W. Cette valeur couvre sans problème une machine à café ou un sèche-linge mais reste limite pour un radiateur soufflant ou un four. Avant l’achat, vérifiez la puissance nominale de l’appareil figurant sur sa plaque signalétique. Si la prise doit supporter un pic de démarrage (compresseur de frigo par exemple), préférez un modèle doté d’un relais mécanique certifié TÜV. Un fusible thermique intégré et un boîtier en polycarbonate retardateur de flamme (norme UL94-V0) constituent de bons indicateurs de sérieux.
Au delà de l’ampérage, le format de fiche (schuko ou français avec terre), l’indice IP pour l’extérieur ou la salle de bains et la température de service sont les autres points de contrôle. Les marques qui publient un certificat CE complet et des rapports de test Legrand ou Intertek mettent généralement la barre plus haut en matière de sécurité électrique.
Wi-Fi Zigbee Matter quel protocole domotique adopter
Le protocole détermine la portée radio, la stabilité et l’intégration domotique. Wi-Fi reste le plus répandu car il se connecte directement à la box, aucun hub n’est requis. Revers de la médaille, chaque prise occupe une adresse IP, la portée chute derrière un mur porteur et la consommation propre tourne autour de 1 W.
Zigbee fonctionne en maillage, chaque prise sert de répéteur et la consommation tombe à 0,3 W. Il faut en revanche un hub (Echo avec hub intégré, Aqara, Homey) pour relier le réseau Zigbee au Wi-Fi domestique. Enfin arrive Matter, pensé pour gommer les frontières entre marques. Une prise labellisée Matter peut être appairée en quelques secondes via un simple QR code et remontée dans plusieurs écosystèmes à la fois. Les mises à jour OTA sont plus transparentes et la couche de chiffrement Thread ouvre la voie à un réseau basse conso sans pont supplémentaire lorsque la box ou le routeur est compatible.
- Wi-Fi : installation express, idéal pour débuter
- Zigbee : maillage fiable, faible conso
- Matter : interopérabilité garantie, évolutif
Compatibilité Alexa Google Home et HomeKit
Une prise connectée montre tout son intérêt quand elle obéit à la voix ou s’insère dans des scénarios. Les produits estampillés Works with Alexa autorisent la commande vocale, la mesure de conso et les routines depuis l’application Amazon sans passerelle tierce. Sur Google Home, la compatibilité se joue souvent au niveau du cloud : la prise doit remonter ses données vers les serveurs du fabricant puis vers ceux de Google. Vérifiez la présence du logo Google Home ou l’intégration via Smart Life.
Avec Apple HomeKit, Apple exige un chiffrement local et une certification matérielle. Le contrôle hors ligne, la configuration par QR code et l’historique de consommation dans l’app Maison sont au rendez-vous mais le ticket d’entrée reste plus élevé. La sortie progressive de Matter simplifie la donne : une prise Matter est immédiatement visible dans Alexa, Google Home et HomeKit, sans skill ni plugin. Pour ceux qui utilisent un assistant vocal francophone comme Djingo ou Home by SFR, la compatibilité passe souvent par IFTTT ou un bridge Home Assistant.
Comparatif des meilleures prises connectées du moment
Top modèles entrée de gamme moins de quinze euros
En dessous de 15 €, les fabricants jouent la carte du prix plancher sans sacrifier les indispensables : coupure à distance, minuteur et pilotage vocal. Le suivi d’énergie est souvent simplifié, mais suffisant pour repérer les veilles les plus coûteuses.
- TP-Link Tapo P110 : Wi-Fi direct, mesure instantanée et historique quotidien. Appli claire, compatibilité Alexa et Google Home. Puissance 16 A, conso propre relevée à 0,46 W (tests LesAlexiens).
- Meross MSS210 : firmware régulièrement mis à jour, serveur européen, relevés kWh exportables au format CSV. 15 A max, HomeKit en option si l’on bascule sur la version HK.
- Lidl Silvercrest Smart Plug : Zigbee 3.0, idéale pour un réseau domotique local. Pas de suivi monétaire mais un compteur d’énergie fiable à ±2 %. Prix constaté 9,99 € lors des ventes catalogues.
- Woox R6113 (Tuya) : compteur kWh basique, scènes heures creuses gratuites dans l’appli Tuya Smart. Température interne affichée pour prévenir la surchauffe.
Ici, la facture grimpe mais les données deviennent millimétrées : rafraîchissement en temps réel (jusqu’à 1 seconde), alertes surconsommation et export vers des tableurs ou Home Assistant. Idéal pour un tableau de bord énergie complet.
- Shelly Plus Plug S : Wi-Fi et Bluetooth, API locale ouverte, précision de mesure ±1 %. L’appli affiche la répartition euros/kWh par jour, semaine et mois. Prise notée 0,33 W en veille active.
- Eve Energy (Matter/Thread) : fonctionnement 100 % local, chiffrage de bout en bout, historique sur 12 mois. Intégration native Apple Home, mais aussi Android grâce à Matter. 2 390 W max, plutôt pensé pour les appareils électroniques que pour un radiateur.
- EcoFlow Smart Plug : pensée pour l’autoconsommation solaire, elle prédit la courbe de charge et déclenche un power-station lorsque le réseau passe en heures pleines. Supporte 3 680 W, relève à 1 Hz.
- Wiser Energy prise connectée : protocole Zigbee, remonte la puissance instantanée dans l’écosystème Schneider. Se couple aux tableaux électriques équipés de PowerTag pour un suivi pièce par pièce.
Multiprises et prises extérieures connectées
Pour regrouper TV, box et barre de son ou commander un barbecue électrique depuis la terrasse, les multiprises et les blocs IP44 répondent présents. Elles reprennent les mêmes capteurs qu’une smart plug classique, mais doublent la puissance cumulée et offrent souvent un contrôle indépendamment par prise.
- TP-Link Tapo P300 : trois prises commandables séparément plus deux ports USB type A. Suivi énergie global, programmations individuelles. Charge totale 3 680 W.
- Meross MSS425F : six prises dont quatre contrôlables, compteur kWh global, bras rotatif pour gagner de l’espace derrière un meuble. Wi-Fi 2,4 GHz, intégration SmartThings.
- Kasa KP303 : idéale pour un bureau, relevé de consommation par prise et seuil d’alerte paramétrable. Les ports USB coupent aussi l’alimentation, pratique pour charger sans vampire énergétique.
- TP-Link KP401 Outdoor : boîtier IP44, deux prises 16 A distinctes, températures de fonctionnement de –20 °C à 45 °C. Mesure énergie basique mais parfaite pour une pompe de bassin ou des guirlandes.
- Meross MSS620 : Wi-Fi, IP44, compteur kWh précis à ±2 %, antenne externe pour une portée de 50 m. Coupure automatique configurable lors de fortes pluies grâce au capteur interne d’humidité.
Installation et paramétrage pas à pas
Appairage rapide et activation de l’application mobile
Sur la grande majorité des prises connectées Wi-Fi, la procédure prend moins de deux minutes. Branchez la prise, maintenez le bouton jusqu’au clignotement de la LED, puis ouvrez l’application maison ou celle du fabricant (Tuya Smart Life, Tapo, Meross, etc.). Choisissez « ajouter un appareil », renseignez votre réseau 2,4 GHz, l’app scanne et la prise apparaît. Certains modèles Matter ajoutent une étape : flasher le QR Code gravé sur le boîtier avec l’app Maison d’Apple ou Google Home, et l’intégration multi-écosystème est immédiate. Une fois l’appairage réussi, nommez l’équipement « TV salon » ou « Console enfants » pour des commandes vocales intuitives. Avant de fermer l’app, lancez la mise à jour firmware proposée : c’est la meilleure garantie contre les failles de sécurité IoT.
Programmer l’extinction automatique des veilles
Les applications fournissent un module « Horaire » accessible depuis la fiche appareil. Programmez un arrêt quotidien, par exemple 23h30, et un redémarrage à 7h. Sur une TV box qui tire 131 kWh par an en veille, cette simple plage coupe la consommation fantôme les deux tiers du temps. Plus fin : activez la fonction « compteur inversé » pour les appareils que vous oubliez souvent, comme le chargeur d’ordinateur : au bout de 3 h, la prise coupe d’elle-même. Un résumé des actions préférées des électriciens :
- TV, ampli, console : arrêt nuit + absence longue
- Sèche-linge, four : extinction une heure après fin de cycle
- Bureau télétravail : auto-off le week-end
Scénarios IFTTT et heures creuses Linky
Pour aller plus loin, reliez la smart plug à IFTTT ou à un hub domotique type Home Assistant. Créez une applet « Si le compteur Linky passe en heures creuses alors ON ». L’info gratuite est fournie par le service Enedis API ou par la box partenaire HelloWatt. Résultat : le chauffe-eau ou la machine à laver s’allume seulement pendant la plage à tarif réduit. Ajoutez une condition météo : « Si soleil, priorité à l’autoconsommation photovoltaïque, sinon bascule HC ». Pour les formules Tempo ou Zen Flex, le scénario peut couper automatiquement les appareils non essentiels les jours rouges. En trois règles logiques, la prise devient un relais tarifaire qui gomme les pics de prix sans que vous leviez le doigt.
Limites risques et bonnes pratiques d’un objet connecté
Cybersécurité IoT chiffrement et mises à jour firmware
L’analyse de l’ANSSI et d’entreprises spécialisées comme F-Secure rappelle qu’une prise sur deux échange encore ses mesures de consommation en clair sur le réseau. Sans chiffrement TLS, un pirate situé dans le même immeuble peut intercepter les paquets Wi-Fi, déduire vos habitudes de présence et, en cas de mot de passe usine inchangé, prendre la main sur l’interrupteur. Un autre point faible tient aux mises à jour, souvent absentes au bout de deux ans, alors que des failles sont publiées chaque trimestre.
Bons réflexes
- Choisir un modèle qui annonce un chiffrement bout-en-bout (TLS 1.2 minimum) et des serveurs hébergés dans l’Union européenne ou en local via Matter.
- Modifier immédiatement l’identifiant et le mot de passe par défaut, activer l’authentification à deux facteurs quand l’application le propose.
- Placer les objets connectés sur un réseau Wi-Fi invité isolé du NAS ou des caméras de sécurité.
- Lancer les mises à jour firmware dès leur publication ou programmer la mise à jour automatique la nuit, afin de corriger rapidement les vulnérabilités CVE.
Protection incendie et surcharge électrique
Une smart plug grand public tolère 16 A, soit 3 680 W, durant une courte période. Au-delà, le contacteur chauffe, la résine plastique peut se déformer et le risque d’arc électrique grimpe. Les pompiers d’Île-de-France recensent déjà des départs de feu liés à des multiprises connectées qui alimentaient plaque de cuisson ou radiateur soufflant, deux appareils qui dépassent les 2 000 W.
Pour un usage sûr
- Vérifier l’étiquette CE, la référence à la norme EN 62368-1 et la mention retardateur de flamme V-0 sur la coque.
- Respecter le courant nominal, éviter les appareils à résistance (chauffage d’appoint, friteuse) ou utiliser une prise industrielle 20 A prévue pour.
- Placer la smart plug dans un espace ventilé, loin des tissus. Les prises avec sonde thermique intégrée et coupure automatique à 80 °C offrent une marge de sécurité supplémentaire.
- Contrôler régulièrement le serrage de la fiche et la température, un boîtier tiède est normal, brûlant ne l’est pas.
Impact carbone et recyclage de la smart plug
Produire une prise connectée Wi-Fi émet environ 1,3 kg de CO₂ équivalent selon une estimation Fraunhofer IZM pour les petits équipements IoT. Sur dix ans d’utilisation, la consommation propre de la prise (≈ 10 kWh, soit 0,8 kg de CO₂ si l’électricité provient d’un mix européen) reste marginale face aux économies qu’elle permet, mais son empreinte initiale n’est compensée que si elle reste en service au moins trois ans.
Réduire l’empreinte et allonger la durée de vie
- Préférer un modèle démontable dont la carte électronique se retire facilement, un atout pour la réparation et le recyclage (directive DEEE).
- Déposer l’appareil en fin de vie dans un point de collecte éco-organisme, la filière récupère cuivre, acier et plastiques ABS pour un taux de valorisation supérieur à 80 %
- Mettre à jour le firmware prolonge l’usage et évite un remplacement précoce, principal levier pour baisser l’impact carbone.
- Opter pour un boîtier à plastique recyclé ou certifié PCR quand il existe, la production émet alors 25 % de CO₂ en moins.
FAQ express sur la prise connectée et l’économie d’énergie
Peut-on brancher un radiateur ou un four
Oui pour un radiateur mobile jusqu’à 2 000 W, non pour un four encastrable. La quasi-totalité des smart plugs grand public supporte 16 A, soit 3 680 W maximum. Un convecteur d’appoint ou un sèche-serviettes reste donc dans les clous. En revanche, un four électrique grimpe souvent à 3 500 W en pic et demande un branchement dédié protégé par un disjoncteur 20 A. Le relais électromécanique de la prise connectée n’est pas conçu pour supporter cette charge en continu : risque de chauffe, déclenchement voire défaillance prématurée. Même logique pour les plaques de cuisson, le lave-linge ou la borne de recharge de vélo, qui doivent rester sur une prise murale classique ou une ligne spécialisée. Avant de brancher, vérifier la plaque signalétique de l’appareil et la fiche technique de la prise.
La prise connectée coupe-t-elle internet à la box
La smart plug ne brouille pas le Wi-Fi ni la fibre : elle émet sur son propre canal (Wi-Fi 2,4 GHz, Zigbee ou Thread) et laisse la bande passante intacte. Le seul risque de « coupure » vient d’une programmation mal réglée. Si la box internet est branchée derrière la prise et qu’un scénario l’éteint la nuit, le réseau sera hors tension et tous les objets connectés perdront la liaison. Le conseil : réserver la prise intelligente aux périphériques multimédia (TV, console, décodeur), pas à la box, ou activer une règle d’exclusion dans l’appli pour laisser la passerelle réseau alimentée 24 h/24.
Combien consomme la prise elle-même en veille
Les tests indépendants Silvergear et EcoFlow convergent : une smart plug absorbe en moyenne 0,8 W lorsqu’elle reste reliée au Wi-Fi, soit près de 10 kWh par an, l’équivalent de 2 € sur la facture. Ce chiffre respecte largement la limite européenne fixée à 3 W pour les objets connectés (règlement UE 2019/1782). L’économie générée dès qu’on coupe un décodeur TV (131 kWh/an) ou un four en veille (86 kWh/an) compense donc très vite la dépense propre de la prise. Avec quatre prises à la maison, la surconsommation annuelle tourne autour de 40 kWh, alors que le gain potentiel dépasse 300 kWh selon l’ADEME. Le retour sur investissement reste inférieur à un an si elles pilotent de vrais « gouffres » en veille.
Check-list d’achat et verdict pour réduire sa facture
Avant de cliquer sur « Ajouter au panier », vérifiez point par point :
- Prise en charge 16 A / 3 680 W : indispensable pour un sèche-linge ou un four, sous peine de disjonction (données techniques EcoFlow, Silvergear).
- Consommation propre inférieure à 1 W : un modèle à 0,6 W évite de rogner sur les gains. Les fabricants sérieux publient ce chiffre noir sur blanc.
- Protocole et écosystème : Wi-Fi pour la simplicité, Zigbee ou Thread pour la fiabilité radio, **Matter** pour l’interopérabilité promise sur les dix prochaines années.
- Mesure d’énergie certifiée : API ou export CSV pour suivre kWh et euros, sinon la prise reste un simple interrupteur connecté.
- Application notée ≥ 4/5 : un paramétrage heures creuses se fait en trois gestes sur une appli claire, sinon on abandonne au bout de deux semaines.
- Mises à jour OTA et chiffrement AES : gage de sécurité IoT, souvent absent des modèles no-name.
- Indicateur visuel ou anneau LED désactivable : utile pour le statut, option d’extinction pour la chambre.
- Prix cible : 12 € l’unité en pack de trois : au-delà, le retour sur investissement s’allonge.
Verdict : en coupant les veilles et en basculant machine à laver, box TV et multimédia sur heures creuses, la smart plug rogne 10 % de la facture d’un foyer type (ADEME). Intégrée dans une routine domotique complète, le gain grimpe jusqu’à 30 % selon les retours TotalEnergies et Selectra. Avec un coût d’achat autour de 45 € pour trois prises, le ROI se situe entre six et dix-huit mois. Une dépense vite effacée sur la ligne « abonnement énergie » qui ouvre la porte à d’autres optimisations, du thermostat connecté à la charge pilotée du véhicule électrique.
En coupant la veille des appareils et en décalant les cycles gourmands vers les créneaux bon marché, la prise connectée transforme un simple geste électrique en gain tangible, souvent amorti avant même la fin de la première année. Ce petit relais inaugure surtout une nouvelle façon de piloter la maison, où chaque watt devient visible et chaque scénario d’économie, accessible depuis le smartphone ou la voix. La prochaine étape se dessine déjà : faire dialoguer ces prises avec les tarifs dynamiques, les panneaux solaires et la batterie du véhicule pour orchestrer, minute par minute, une facture qui suive enfin la courbe de nos besoins plutôt que celle du réseau.