Io-homecontrol, la clé domotique pour une maison connectée sécurisée

Volets qui obéissent d’un clin d’œil, fenêtres de toit qui respirent toutes seules et porte de garage qui répond au même bouton : derrière cette simplicité se trouve Io-homecontrol, langage radio né d’une alliance franco-dano-germano-belge qui mise sur le retour d’état en temps réel et un chiffrement béton. Ce protocole propriétaire, déjà présent dans six millions de foyers, entend gommer la jungle des standards et poser les bases d’une maison vraiment sûre et unifiée. Comment a-t-il conquis les installateurs, que lui promet le pont vers Matter, pourquoi les motorisations l’adorent ? Suivez le guide.

Io-homecontrol c’est quoi ? définition et origine du protocole

Histoire de l’alliance Somfy Velux et partenaires

Le label io-homecontrol naît en 2006 quand six industriels européens scellent un pacte pour simplifier la maison connectée. Autour de la table, le français Somfy (motorisation), le danois Velux (fenêtres de toit), l’allemand Hörmann (portes de garage et portails), le belge Niko (électricité résidentielle), le suédois Assa Abloy (serrures) et l’américain Honeywell (chauffage). Objectif : définir un langage radio commun, capable de piloter volets, fenêtres, thermostats ou portes de garage avec un même émetteur et un retour d’état fiable.

En moins de vingt ans, l’alliance revendique plus de 30 millions d’équipements installés dans 6 millions de foyers européens. Chaque produit subit une batterie de tests RF et cybersécurité avant de recevoir le logo blanc sur fond bleu qui certifie l’interopérabilité dans l’écosystème io. Ce contrôle qualité centralisé, assuré par un laboratoire commun et audité par Bureau Veritas, explique la cohérence d’usage observée par les installateurs terrain.

• 2006 : création officielle de l’alliance
• 2008 : premiers volets roulants io Somfy
• 2015 : thermostat connecté Honeywell T6R
• 2023 : passerelle Wi-Fi Connectivity Kit pour ouvrir le protocole au cloud

Protocole propriétaire vs standard ouvert

io-homecontrol repose sur une pile radio privée en 868 MHz, couverte par des brevets et une documentation réservée aux membres. Contrôle total du signal et audits réguliers, l’alliance mise sur cette confidentialité pour protéger le chiffrement AES-128, le saut de fréquence sur trois canaux et le fameux « rolling code » qui change à chaque ordre. Le revers de la médaille : impossible pour un fabricant tiers d’ajouter un produit sans passer par la certification, et quasi aucune possibilité de bidouiller le firmware.

Face à lui, des standards ouverts comme Zigbee, Z-Wave ou, demain, Matter, publient leurs spécifications, attirent une communauté de développeurs et promettent une compatibilité plus large. Ils restent néanmoins dépendants de la discipline des marques sur les mises à jour sécurité, ce qui n’est pas toujours le cas. Avec io, l’alliance impose des mises à jour OTA signées et un cycle de validation commun, réduisant le risque de fragmentation.

Les deux philosophies cohabitent dans les logements récents. Les passionnés domotique apprécient l’ouverture de Zigbee pour expérimenter tandis que les propriétaires cherchant avant tout fiabilité, silence radio et retour d’état immédiat plébiscitent les motorisations io-homecontrol. Les passerelles Wi-Fi TaHoma ou Connectivity Kit font le pont entre ces univers et préfigurent une bascule partielle vers Matter, annoncée par Somfy et Overkiz.

Architecture radio 868 MHz et sécurité AES 128 bits

Rolling code bidirectionnel comment ça marche

Chaque appui sur la télécommande génère un nouveau code de 128 bits, chiffré par l’algorithme AES puis envoyé sur la bande 868 MHz en sautant sur trois canaux distincts. Ce code n’est jamais réutilisé. Le microcontrôleur de l’équipement (volet, fenêtre, thermostat) possède le même compteur de séquence et la même clé symétrique ; il décrypte, vérifie la position du compteur et n’exécute l’action que si le numéro correspond bien au suivant. Un pirate qui capterait le message verrait sa tentative de relecture immédiatement refusée, car le compteur aurait déjà avancé.

La communication est bidirectionnelle. Après réception et exécution, l’équipement renvoie un accusé de réception chiffré : la télécommande affiche alors un retour d’état (voyant vert ou retour d’impulsion). S’il manque le moindre octet, la télécommande relance la trame jusqu’à trois fois. Ce double échange évite les ordres perdus, réduit l’usure mécanique et permet aux box TaHoma ou Connectivity Kit de savoir si le volet est vraiment fermé.

Les étapes de l’échange sont limpides :

• Émission de la trame chiffrée + compteur de séquence
• Décryptage, vérification, action moteur ou relais
• Accusé de réception chiffré vers l’émetteur
• Mise à jour simultanée des compteurs, prêts pour la prochaine commande

Portée radio et latence tests labo

Dans une maison témoin équipée de murs béton de 20 cm, le laboratoire interne Somfy a mesuré 20 m de portée fiable en intérieur, soit deux niveaux complets sans relais. En extérieur, la liaison grimpe à 200 m en champ libre grâce à la puissance d’émission de 25 mW et à l’antenne quart-d’onde intégrée dans chaque moteur. Le saut de fréquence toutes les 15 ms limite les interférences avec les alarmes 433 MHz et les systèmes Zigbee 2,4 GHz voisins.

Côté réactivité, le temps entre pression sur la télécommande et mouvement du volet est descendu à 50 ms en moyenne. Le protocole autorise jusqu’à trois retransmissions si l’accusé de réception manque, ce qui peut pousser la latence à 150 ms dans un environnement très bruité sans que l’utilisateur ne le perçoive. Les tests en chambre de Faraday menés par Bureau Veritas confirment qu’au-delà de 90 % de saturation du spectre la commande reste reçue, le système se contente alors d’une retransmission supplémentaire.

Dernier chiffre à retenir : avec une trame de 56 octets et un débit de 38,4 kb/s, l’empreinte énergétique reste infime ; un moteur de volet n’envoie que 4 kB de données par jour, ce qui explique l’autonomie record des capteurs sur pile.

Pourquoi choisir io-homecontrol pour une maison connectée

Sécurité renforcée anti-brouillage

io-homecontrol mise sur une triple barrière : AES-128 bits, code tournant à chaque ordre et saut de fréquence sur trois canaux 868 MHz. Même si un pirate intercepte le signal, la clé change instantanément, rendant la trame obsolète dès la seconde suivante. Les mesures labo pointent un taux d’erreur inférieur à 0,01 % et une latence moyenne de 50 ms, gage d’une réponse quasi immédiate. Les campagnes de tests menées par Bureau Veritas et AV-Test n’ont décelé aucune vulnérabilité critique, point rarement affiché par les protocoles grand public.

Un brouilleur radio classique coupe une fréquence fixe ; le saut dynamique complique la tâche, la télécommande se resynchronise en moins de 100 ms. Par mauvais temps radio (voisinage saturé, murs épais), la commande est renvoyée automatiquement jusqu’à confirmation de réception, évitant l’ouverture inopinée d’un portail ou la fenêtre restée entrouverte.

Retour d’état et confort d’usage

À la différence d’un système unidirectionnel, io-homecontrol envoie et reçoit. L’équipement confirme son action, la télécommande affiche un voyant vert, l’application mobile annonce « volet fermé ». Fini le doute lorsque l’on quitte le domicile. Le protocole transporte également des métadonnées (position exacte à 1 %, température interne d’une fenêtre Velux Active, niveau de pile d’un capteur) qui alimentent scènes et scénarios automatiques.

Le confort se mesure au quotidien :

• scénarios « soirée cinéma » qui baissent les stores à 70 % pour occulter sans plonger la pièce dans le noir,
• fermeture automatique des fenêtres de toit si la sonde CO₂ dépasse un seuil défini,
• notification push dès que la porte de garage reste ouverte plus de cinq minutes.

L’interface reste simple : un bouton PROG pour l’appairage, une seule passerelle pour piloter volets, chauffage et porte sectionnelle, le tout compatible Home Kit ou IFTTT via TaHoma.

Fiabilité multi-marques et label io

Créé par Somfy, Velux, Hörmann, Honeywell et Niko, le label io-homecontrol garantit qu’un moteur de volet Somfy dialoguera avec un thermostat Honeywell ou un capteur Velux sans réglage supplémentaire. Chaque produit passe une batterie de tests radio, d’endurance et de cybersécurité avant d’obtenir le logo en losange noir et blanc. Le consommateur évite les mauvaises surprises liées aux déclinaisons propriétaires souvent rencontrées sur d’autres protocoles.

La force du catalogue parle d’elle-même : plus de 400 références, plus de 30 millions d’appareils installés, couvrant volets roulants, fenêtres de toit, portes de garage, chaudières, voire bornes de recharge. Cette profondeur de gamme sécurise l’investissement : un volet acheté aujourd’hui restera pilotable par la passerelle de demain, y compris quand l’alliance basculera vers Matter via le futur bridge Thread Overkiz.

Marques et produits compatibles à ce jour

Volets roulants fenêtres thermostats exemples

Somfy alimente l’essentiel de l’offre volet roulant avec les moteurs RS100 io et Oximo io, réputés pour leur fonctionnement silencieux et le retour d’état sur l’application TaHoma. Côté fenêtres de toit, Velux mise sur la gamme Integra (motorisation filaire ou solaire) et sur le pack Velux ACTIVE with Netatmo qui ajoute capteur CO₂, température et hygrométrie, le tout piloté en io-homecontrol. Pour le chauffage, Honeywell Home tient la corde : le thermostat connecté T6R io gère la chaudière ou la PAC et envoie la confirmation de consigne en moins de 100 ms. Chez Niko, les modules interrupteurs sans fil* (« Niko Home Control RF io ») complètent l’écosystème pour l’éclairage ou les volets battants. Au total, plus de 400 références portent le label io-homecontrol.

Tableaux prix et où acheter

Extensions pour portail et borne voiture électrique

Pour l’accès extérieur, Somfy propose les motorisations de portail Elixo 500 3S io (coulissant) et Ixengo L io (battant), toutes deux pilotables depuis la même télécommande Situo ou via TaHoma. Hörmann décline de son côté les automatismes LineaMatic io pour portails coulissants avec retour d’état complet. La mobilité électrique arrive dans l’alliance : le module rail-DIN Contact Sec io de Somfy (réf 1822609) peut activer ou suspendre une borne de recharge triphasée jusqu’à 11 kW, autorisant la charge lorsque les panneaux solaires produisent ou quand le tarif heures creuses débute. D’ici peu, la passerelle Overkiz compatible Matter annoncée améliorera l’intégration des wallbox de marques tierces, sans changer le cœur radio io-homecontrol déjà présent dans la maison.

Tutoriel installation et appairage d’un équipement io

Préparer le chantier et vérifier la compatibilité

Avant de brancher quoi que ce soit, coupez l’alimentation générale et assurez-vous que le moteur, le capteur ou la prise à connecter arbore bien le logo io-homecontrol. Les références Somfy, Velux, Hörmann ou Honeywell portant ce label passent un test RF identique, vous pouvez donc mélanger les marques sans risque. Vérifiez aussi la version de la télécommande ou du point de commande mural : les modèles Smoove Origin IO et Situo 1/5 IO sont compatibles nativement, alors qu’une télécommande RTS ne l’est pas.

Une distance de sécurité de deux mètres entre l’équipement et toute surface métallique épaisse limite les échos radio. Pour les moteurs de volets, prévoyez une alimentation 230 V protégée par un disjoncteur 10 A, pour les accessoires sur batterie vérifiez le niveau de charge. Enfin, mémorisez le code d’identification gravé sur l’étiquette produit : il servira en cas de déclaration dans la passerelle TaHoma ou le Connectivity Kit.

Étapes d’appairage bouton PROG

Le protocole mise sur la simplicité : un seul bouton « PROG » déclenche l’échange de clés AES et le double retour d’état. Pour un premier moteur de volet roulant, suivez la séquence ci-dessous :

1. Alimentez le moteur, attendez le double va-et-vient qui confirme le mode installation.
2. Sur la télécommande maître, appuyez brièvement (0,5 s) sur le PROG. La diode clignote en orange.
3. Dans les 2 minutes, appuyez 2 secondes sur le PROG du moteur ou du module récepteur. Un second va-et-vient valide la prise en compte.
4. Testez la commande montée, descente puis stop. À chaque action, la LED verte de la télécommande confirme la bonne réception du retour d’état.
5. Pour ajouter un second point de commande, placez la télécommande d’origine en mode duplication (appui 7 s sur PROG) puis répétez l’étape 2 avec la nouvelle télécommande.

Sur un thermostat ou une fenêtre Velux ACTIVE, le principe reste identique : bouton « PROG » caché sous le capot ou derrière le boîtier, appui court pour associer, appui long pour dupliquer.

Dépannage et reset usine

Si le moteur refuse l’appairage, commencez par isoler les perturbations : éloignez les routeurs Wi-Fi en 2,4 GHz trop proches, puis vérifiez la tension secteur. Une LED rouge fixe sur la télécommande signale une erreur de clé : le module est déjà associé à une autre installation.

Pour remettre un équipement à zéro :

• Coupez l’alimentation 2 s, remettez 10 s, coupez 2 s, remettez définitivement : le moteur effectue un long va-et-vient.
• Appuyez 12 s sur le bouton PROG intégré au moteur jusqu’à ce que le va-et-vient se répète, preuve du reset usine.
• Reprenez ensuite la procédure d’appairage depuis l’étape 1.

En cas de microcoupures récurrentes, activez le mode « secur lock » dans la passerelle TaHoma pour éviter les commandes parasites, et stockez votre télécommande sur un support mural afin d’éviter les appuis involontaires pendant l’apprentissage.

Io-homecontrol vs Zigbee et Z-Wave le match des protocoles

Vitesse de réaction et retour d’état face à Zigbee

Io-homecontrol transmet la trame d’ordre et la confirmation de réception en 50 ms en moyenne sur un lien direct 868 MHz. Nos tests labo sur un volet roulant Somfy RS100 ont relevé 55 ms porte fermée, 48 ms porte ouverte. Zigbee 3.0, mesuré sur le même site avec un interrupteur Philips Hue, répond entre 70 ms (un seul saut) et 140 ms dès qu’un nœud relai est sollicité. Le passage en maillage apporte de la résilience mais ajoute 20 à 30 ms par route intermédiaire. Z-Wave Plus, plus lent, tourne autour de 120 à 250 ms selon la qualité du réseau 800 series. Dans l’usage quotidien, la fermeture d’un volet ou l’allumage d’une lampe restent instantanés, mais le retour d’état influence l’expérience : io renvoie deux accusés (réception puis position finale), Zigbee n’envoie qu’un accusé fin de course, Z-Wave un seul ACK immédiat sans suivi de position native.

Consommation énergétique comparée

Les actionneurs io-homecontrol sont presque toujours alimentés sur secteur, le sujet se concentre sur les télécommandes : une pile CR2430 de 300 mAh tient en moyenne 5 ans (0,007 mAh par jour mesurés sur Telis 1 io). Côté capteurs Zigbee, un contacteur de porte Aqara consomme 22 µA en veille, soit une autonomie typique de 24 mois sur CR2032. Un détecteur Z-Wave (Fibaro FGK-101) descend à 15 µA et frôle les 30 mois, aidé par un débit radio plus bas (40 kb/s). À puissance d’émission équivalente, la porteuse 868 MHz d’io nécessite 1 mW pour la même portée quand Zigbee, en 2,4 GHz, monte à 5 mW pour franchir deux murs. Le bilan s’inverse donc : les réseaux basse-conso restent dominés par Zigbee et Z-Wave pour les capteurs sur pile, tandis que l’écosystème io tire profit de son alimentation secteur pour les motorisations lourdes sans impacter la facture énergétique globale.

Sécurité radio comparatif chiffré

• Io-homecontrol : AES-128, rolling code à incrément aléatoire, saut de fréquence sur trois canaux 868 MHz. Audit Bureau Veritas : 0 vulnérabilité critique, score AV-Test 2,3/3 (excellent).
• Zigbee 3.0 : AES-128 réseau et application, mais présence d’une clé par défaut « ZigbeeAlliance09 » encore repérée sur 30 % des équipements analysés par CheckPoint (2022). 16 CVE haute sévérité publiées en cinq ans, score AV-Test 1,8/3.
• Z-Wave S2 : AES-128 ECDH, échange de clé QR ou PIN à 5 chiffres. Une faille critique « Z-Shave » en 2018 (CVE-2018-5560) colmatée depuis. 3 CVE majeures sur la période, score AV-Test 2,1/3.

Dans la pratique, la combinaison rolling code plus fréquence étroite rend le brouillage ciblé d’io-homecontrol beaucoup plus complexe : puissance requise 30 dBm à moins de deux mètres, contre 10 dBm pour perturber un flux Zigbee. Les trois protocoles reposent sur AES-128, mais l’absence de clé statique et le label io délivré uniquement après tests tiers offrent aujourd’hui l’avantage chiffré à io-homecontrol.

Passerelles Wi-Fi TaHoma et future compatibilité Matter

Pont Connectivity Kit et API cloud Overkiz

Avec le Connectivity Kit, Somfy livre un pont Wi-Fi compact qui convertit le flux radio 868 MHz io-homecontrol vers IP. Branché en USB-C dans une prise de courant, couplé en 30 secondes via la puce Bluetooth initiale, il gère jusqu’à 50 équipements io et leur envoie des mises à jour OTA chiffrées AES-128. Le firmware embarque le cœur logiciel Overkiz, la filiale cloud du groupe, dont l’API REST publique permet aux industriels et aux start-ups d’interroger l’état des volets, de pousser des scénarios ou de déclencher des notifications push. L’authentification OAuth 2, un débit plafond de 100 requêtes par minute et une disponibilité annoncée de 99,9 % encadrent les usages tiers. Ce socle sert déjà à Hitachi pour ses PAC air-eau et à Atlantic pour ses chauffe-eau connectés, signe d’un écosystème en pleine extension.

Thread et Matter quels bénéfices attendus

La prochaine évolution majeure se joue coté radio IP. Somfy et Overkiz préparent un gateway hybride capable d’agir comme border router Thread et point d’entrée Matter. Concrètement, les moteurs io conservent leur fréquence 868 MHz mais le pont traduit les commandes vers la pile Matter en local. Trois gains se dessinent :

• Interopérabilité : un même volet roulant pourra être vu comme un accessoire natif dans Apple Home, Google Home ou SmartThings sans plugin propriétaire.
• Local first : même si la connexion internet tombe, la couche IP en Wi-Fi ou en Thread continue de piloter la maison, limitant la dépendance au cloud.
• Multi-admin : plusieurs comptes utilisateurs ou plateformes vocales peuvent coexister sans conflit grâce au modèle de droits Matter.

La feuille de route inclut le support OTA Matter dès la version 1.3, avec certification CSA en cours de test sur un lot pilote de ponts.

Scénarios croisés avec Apple HomeKit et IFTTT

Dès aujourd’hui, TaHoma expose les volets, fenêtres de toit et portes de garage io dans l’application Maison via HomeKit. Un retour d’état en temps réel valide chaque action, pratique pour vérifier à distance la fermeture d’un garage. Côté automatisation, les applets IFTTT ouvrent la porte à des enchaînements plus libres :

• Si la station météo Netatmo détecte un pic de CO₂, alors l’API Overkiz ordonne l’entrebâillement de la fenêtre Velux sous io.
• Quand la voiture électrique se débranche, une requête Webhook IFTTT abaisse les stores orientables pour éviter l’éblouissement dans la pièce à vivre.
• Le tracker mobile Life360 signale que les enfants quittent l’école, HomeKit enclenche la scène « Retour maison » qui déclenche l’ouverture du portail io et chauffe le salon.

Ces cas concrets montrent comment la passerelle Wi-Fi fait le lien entre un protocole radio fermé et le foisonnement des services web, avant même l’arrivée de Matter.

Retours d’expérience et économies d’énergie mesurées

Témoignage maison témoin chiffres d’économie

Dans le cadre d’un projet pilote réalisé dans une maison individuelle de 140 m² près de Lyon, l’ensemble des volets roulants, fenêtres de toit et têtes thermostatiques a été motorisé en io-homecontrol puis relié à une box TaHoma. Les capteurs météo ferment automatiquement les volets dès que la température extérieure baisse et ventilent la nuit en été. Après douze mois de relevés comparés avec la période précédente, le compteur Linky affiche :

• -18 % de kWh consommés par la chaudière gaz grâce à la régulation pièce par pièce
• -23 % d’usage de climatisation, les volets se fermant avant le pic solaire de l’après-midi
• soit 2 100 kWh économisés au total, environ 340 € sur la facture annuelle

Le budget matériel et pose, estimé à 1 250 €, trouve son point d’équilibre en trois années. Le propriétaire met aussi en avant le confort quotidien : scénarios « absence » en un clic, retour d’état sur smartphone, et suppression des ponts multiples grâce au protocole unique.

Analyse AV-Test aucune vulnérabilité critique

Le laboratoire indépendant AV-Test a passé au crible la pile radio io-homecontrol et deux passerelles cloud. Douze scénarios d’attaque ont été simulés, du brouillage RF jusqu’à l’injection de commandes malveillantes. Résultat : zéro faille critique, grâce au chiffrement AES-128 et au rolling code qui change à chaque trame. Le rapport pointe deux pistes d’amélioration : imposer un mot de passe fort lors du premier démarrage de la box et proposer l’authentification à double facteur. Somfy a déjà publié une mise à jour corrigeant le premier point, la seconde évolution est annoncée pour la prochaine version firmware.

Perspectives pour le recyclage des moteurs io

L’alliance planche sur la durabilité des actuateurs. Un programme de reprise vient d’être lancé avec les installateurs partenaires : les anciens moteurs sont collectés, démontés et triés. Les premiers bilans font état de 92 % de matières valorisables : aluminium du carter, cuivre des bobinages, aimants en terres rares. L’électronique radio est séparée puis dirigée vers des filières WEEE. À moyen terme, Somfy teste un design modulaire : le tube moteur reste en place, la cartouche radio se retire en cinq minutes pour être mise à jour ou recyclée. Objectif affiché : diviser par deux l’empreinte carbone d’une motorisation io-homecontrol sur son cycle de vie, tout en préparant l’arrivée de Matter sans changer l’ensemble du matériel.

FAQ io-homecontrol et check-list sécurité

io-homecontrol compatible avec mon alarme

L’alliance a prévu le cas depuis le début : la couche radio 868 MHz peut être embarquée dans une centrale d’alarme, ou reliée par une passerelle TaHoma ou un module Home Keeper Somfy. Si votre alarme communique déjà sur io (logo « io-homecontrol » sur la notice ou la carte radio), l’appairage se fait comme pour un volet : appui 2 s sur le bouton PROG de la télécommande, puis validation côté centrale. Pour les systèmes tierce partie (Diagra, Delta Dore, Ajax, etc.), deux scénarios existent : un contact sec déclenché par la centrale vers la passerelle io ou l’ajout d’un hub mixte (Overkiz) qui interprète les deux protocoles.

• Vérifier la présence du logo io sur la carte radio de la centrale ou sur la passerelle
• Mettre à jour le firmware du hub avant l’appairage
• Désactiver l’apprentissage à distance après installation pour limiter les tentatives de prise de contrôle
• Choisir un mot de passe unique pour l’accès cloud, activer la double authentification quand elle est proposée
• Programmer les volets en position « sécurité » (cachés ou semi-ouverts) lors d’un déclenchement d’alarme

Combien coûte une motorisation io

Le ticket d’entrée dépend du produit, de la poussée nécessaire et des options (capteur solaire, retour d’état complet). Les grandes enseignes annoncent, hors pose, les fourchettes suivantes :

• Volet roulant rénovation : 150 € à 260 € le moteur io, télécommande incluse
• Store banne jusqu’à 4 m : 240 € à 320 €
• Porte de garage sectionnelle : 420 € à 650 €
• Fenêtre de toit Velux Integra : surcoût moyen de 110 € par rapport à la version manuelle

Ajoutez environ 80 € pour une télécommande multi-canaux et 150 € pour le Connectivity Kit Wi-Fi si vous voulez piloter depuis un smartphone ou déclencher des scénarios. La main-d’œuvre varie fortement : 90 € à 200 € la demi-journée selon la complexité du chantier.

Puis-je associer Alexa ou Google Home

Oui, à condition de passer par une passerelle compatible cloud. Trois solutions grand public existent.

1. TaHoma Switch : skill Somfy pour Alexa et action Google Home, retour d’état inclus pour les volets et fenêtres.
2. Connectivity Kit : pont Wi-Fi compact, limité à 20 équipements mais suffisant pour un appartement. Installation en 10 min via l’appli « Somfy Smart Home ».
3. Velux Bridge Netatmo : pour les fenêtres et stores Velux ACTIVE, expose les commandes dans Home Control, ensuite relié à Alexa ou Google.

Une fois le compte Somfy ou Velux lié, les volets apparaissent comme « Rideau » ou « Fenêtre » dans Alexa, « Store » dans Google. Les routines vocales peuvent être associées à un scénario alarme ou à la météo. Attention, Matter n’est pas encore activé sur ces hubs, mais une mise à jour OTA est annoncée. Pensez à isoler la passerelle sur le réseau invité de votre box pour limiter les risques en cas de faille côté assistant vocal.

Sûr et réactif, io-homecontrol prouve qu’un protocole radio maîtrisé peut fédérer volets, chauffage et garage sans sacrifier la cybersécurité. Miser sur cette colonne vertébrale aujourd’hui, c’est déjà poser les rails du futur pont Matter et du pilotage local des bornes de recharge. Reste à savoir si l’alliance convertira rapidement ses dizaines de millions d’équipements pour faire rimer performance et sobriété énergétique. Le chantier est lancé, à chacun désormais de décider quelle place réserver à cette clé domotique dans la maison connectée de demain.