Transformez votre salon en véritable cockpit numérique en moins d’une heure, c’est la promesse de Jeedom, le hub domotique français qui mise sur l’open source et le tout local pour piloter lumières, chauffage et borne de recharge sans dépendre d’un cloud lointain. Ce guide express dévoile le matériel gagnant, les bons réglages et les erreurs à éviter pour prendre la main sur votre maison connectée dès le premier démarrage. Prêt à faire décoller vos scénarios ? Suivez le fil.
Pourquoi choisir Jeedom pour votre maison connectée
Solution domotique open source et communauté active
Jeedom est né en France en 2014 et reste intégralement open source, code et application compris. Pas d’abonnement caché ni de dépendance à un constructeur : l’utilisateur garde la main sur son installation, peut auditer le code, le modifier ou le cloner. Cette transparence stimule l’innovation : plus de 1 000 plugins sont référencés sur le Market officiel, couvrant les protocoles Zigbee, Z-Wave, MQTT, Wi-Fi ou EnOcean, mais aussi les assistants vocaux, chauffages connectés ou caméras IP.
Autre atout, la taille de la communauté : près de 50 000 membres actifs échangent chaque jour sur le forum, publient des tutoriels, des scripts et des retours d’expérience. Les mises à jour se succèdent à un rythme soutenu, souvent accompagnées de correctifs proposés par les utilisateurs eux-mêmes. Résultat : lorsqu’un nouveau module ou un périphérique exotique arrive sur le marché, un plugin voit souvent le jour en quelques semaines, parfois en quelques jours.
Économies d’énergie et indépendance vis-à-vis du cloud
Parce que Jeedom tourne localement sur un Raspberry Pi, un mini-PC ou dans un conteneur Docker, toutes les décisions d’automatisation se prennent à la maison, sans passer par des serveurs distants. Cette architecture élimine la crainte d’une panne de cloud et garantit que les données de présence, de consommation ou d’alarme restent privées.
Les scénarios domotiques pilotant chauffage, VMC ou éclairage peuvent réduire la facture énergétique de 15 % à 30 % selon les retours terrain collectés par Youdom et Jeedom-Passion. Les économies viennent principalement de la coupure automatique des radiateurs lors d’une fenêtre ouverte, de la modulation fine de la température pièce par pièce et de la gestion d’éclairage adaptative. Pour ceux qui souhaitent tout de même un accès sécurisé à distance, la sauvegarde officielle dans le cloud reste facultative et ne coûte que 2 € par mois : la liberté de choisir le 100 % local reste intacte.
Matériel requis pour installer Jeedom sur Raspberry Pi
Comparatif Pi 3, Pi 4 et mini-PC fanless
Raspberry Pi 3 B+ convient pour un petit logement ou un usage découverte. Son SoC Broadcom 1,4 GHz et son unique gigaoctet de RAM exécutent Debian 11 et Jeedom 4, mais la compilation des dépendances Z-Wave ou Zigbee prend deux à trois fois plus de temps qu’avec un Pi 4. La carte micro-SD reste le maillon faible, tournée vers 15 Mo/s en écriture séquentielle. Côté énergie, les mesures relevées par un wattmètre montrent 2,7 W au repos, 5 W lors d’une mise à jour complète.
Raspberry Pi 4 (4 Go) constitue le « sweet spot » plébiscité par la communauté. Son processeur Cortex-A72 à 1,5 GHz gère une cinquantaine de plugins sans broncher. Le port USB 3 tire parti d’un SSD externe, multipliant par sept la vitesse d’accès aux bases SQLite de Jeedom et divisant presque par deux les temps de sauvegarde. Malgré ce gain, la chauffe reste modérée à condition d’employer un petit dissipateur : 4 W au repos, 7,5 W en pointe, donc moins de 0,18 kWh par jour.
Mini-PC fanless x86 (Celeron J4125 ou N5105) entre en jeu pour les intégrations lourdes : Caméra RTSP, InfluxDB, conteneurs Docker multiples. Avec 8 Go de RAM et un SSD NVMe, Jeedom démarre en 30 s et les dépendances se compilent en cinq minutes. La contrepartie se lit sur la facture d’électricité : 6 à 10 W idle, jusqu’à 18 W en charge, soit environ 4 € de plus par an que le Pi 4 à tarif réglementé. Le format VESA permet toutefois de cacher l’appareil derrière une baie de brassage ou un téléviseur.
Budget complet et suivi de la consommation électrique
- Raspberry Pi 3 B+ : 45 €
- Raspberry Pi 4 (4 Go) : 70 €
- Alimentation USB-C officielle 3 A : 10 €
- Boîtier ventilé ou dissipateur métal : 9 €
- Carte micro-SD 32 Go A1 : 7 € ou SSD 120 Go USB 3 : 25 €
- Dongle Zigbee (Sonoff, ConBee, SkyConnect) : 20 €
- Dongle Z-Wave : 35 € (optionnel)
- Onduleur « desktop » 500 VA (sécurité) : 55 € (optionnel)
Un kit Pi 4 + SSD + Zigbee se place donc autour de 146 €, prêt pour une maison T4. Le même panier sur Pi 3 économise 25 €, tandis qu’un mini-PC fanless complet démarre à 210 €.
Pour objectiver la consommation électrique, un simple wattmètre mural suffit. Sur un Pi 4 hébergeant Jeedom plus dix plugins, le relevé annuel tourne autour de 26 kWh, soit 4,7 € au tarif bleu heures pleines. L’ajout d’un SSD n’ajoute qu’un demi-watt continu. À l’opposé, un mini-PC fanless grimpe à 70 kWh annuels. En monitorant la prise avec un plugin MQTT, il devient possible de déclencher des alertes si la dérive dépasse 20 %, histoire de repérer un service bloqué ou un ventilateur grippé.
Préparer la carte SD ou le SSD avant l’installation Jeedom
Télécharger l’image officielle et la flasher correctement
La dernière image Jeedom pour Raspberry Pi 4 pèse environ 817 Mo et se récupère depuis le site officiel ou le dépôt GitHub de l’équipe. Prenez la version “Pi 4-64 bits” pour profiter des 4 Go de RAM tout en conservant la compatibilité des plugins. Une fois le fichier ZIP téléchargé, vérifiez l’empreinte SHA-256 publiée à côté du lien, histoire d’écarter un fichier corrompu. Sous Linux : sha256sum Jeedom_Rpi4.img.zip
. Sous Windows ou macOS, l’outil gratuit Raspberry Pi Imager intègre un onglet “Hash”.
Pour le flashage, trois options fiables :
- Raspberry Pi Imager : sélectionnez “Use custom” puis l’image Jeedom dézippée, choisissez la carte SD ou le SSD USB. Cochez “Verify write” pour un contrôle post-copie.
- Balena Etcher : interface claire, compatible Windows, macOS et Linux, idéal si vous manipulez déjà d’autres distributions.
- dd sous Linux pour les puristes :
sudo dd if=Jeedom.img of=/dev/sdX bs=4M status=progress conv=fsync
.
Sur Pi 4, un adaptateur USB 3 → SATA fait grimper les débits du système Jeedom d’un facteur 3 à 4 par rapport à une microSD A2. Les détails du benchmark sont traités plus loin, mais flasher un SSD maintenant vous épargne une migration future.
Fixer l’adresse IP et activer SSH pour la suite
Un contrôleur domotique ne doit pas errer dans la plage DHCP. Conservez la même IP pour vos scripts, vos passerelles Zigbee ou vos certificats SSL. La méthode la plus simple consiste à réserver l’adresse dans le serveur DHCP de votre box : notez l’adresse MAC du Pi (étiquette ou commande ip link
) puis attribuez-lui, par exemple, 192.168.1.20. Ceux qui préfèrent un vrai statique peuvent éditer /etc/dhcpcd.conf
après le premier boot :
interface eth0
static ip_address=192.168.1.20/24
static routers=192.168.1.1
static domain_name_servers=192.168.1.1 1.1.1.1
Jeedom se gère surtout à distance, activez donc SSH avant même la première mise sous tension. Après le flashage, montez la partition “boot” depuis votre PC et ajoutez simplement un fichier vide nommé ssh
(sans extension). Pour un accès encore plus rapide, placez un fichier wpa_supplicant.conf
si vous comptez utiliser le Wi-Fi, ou userconf.txt
contenant pi:$(openssl passwd -6 votreMotDePasse)
afin de définir un mot de passe fort dès le départ. Vous n’aurez alors qu’à brancher le Pi, attendre 60 secondes, puis lancer ssh pi@192.168.1.20
pour entrer dans le vif du sujet.
Méthodes pour installer Jeedom : image, script ou Docker
Installation Jeedom avec l’image prête à l’emploi
La voie la plus directe pour un Raspberry Pi consiste à récupérer l’image Jeedom officielle, un fichier compressé d’environ 817 Mo incluant déjà Debian, Apache, PHP et la dernière version du core. Après flashage sur micro-SD ou SSD (Raspberry Pi Imager, Balena Etcher, etc.), le premier démarrage finalise les partitions, configure le réseau et lance automatiquement l’interface web. Dix minutes suffisent pour atteindre le tableau de bord via http://jeedom.local ou l’adresse IP.
Cette méthode séduit les débutants : aucune ligne de commande, un socle testé par l’équipe Jeedom, sauvegardes compatibles dès l’origine. Elle reste néanmoins cantonnée aux architectures ARM, impose de remplacer l’image pour un changement majeur de version et demande de sécuriser le compte par défaut dès la première connexion.
Installer Jeedom via le script officiel sur Debian
Si vous disposez déjà d’un mini-PC fanless ou d’un Pi utilisé pour d’autres services, le script officiel apporte une flexibilité totale. Depuis un shell : wget https://raw.githubusercontent.com/jeedom/core/master/install.sh & sudo bash install.sh
. L’assistant détecte l’architecture, ajoute les dépôts, installe Apache, MariaDB, PHP 8 et les dépendances domotiques. Suivant la puissance de la machine, comptez 45 à 90 minutes, compilation comprise, avec un suivi en temps réel dans /var/log/install.log
.
Avantage majeur : liberté de choisir la version de Debian, le système de fichiers, un RAID ou un LVM. Les mises à jour de sécurité du système restent gérées par apt
. En contrepartie, quelques accrocs peuvent survenir, le fameux blocage à 60 % des dépendances lié à des clés de dépôts expirées se règle via sudo apt --fix-broken install
puis relance du script. Une fois le processus achevé, l’URL du serveur ouvre le même assistant web que pour l’image.
Déployer Jeedom dans un conteneur Docker
Pour les utilisateurs déjà adeptes de virtualisation légère, la version Docker isole Jeedom dans un conteneur tout en facilitant sauvegardes et mises à jour. Une commande suffit :
docker run -d --name jeedom --restart=unless-stopped -p 9080:80 -v jeedom_data:/var/www/html jeedom/jeedom:latest
Le service démarre en moins de deux minutes, consomme environ 600 Mo de RAM au repos et se met à jour par un simple docker pull
puis docker compose up -d
. Pour les dongles Zigbee ou Z-Wave, ajoutez --device=/dev/ttyUSB0
et privilégiez le mode réseau host
afin de conserver la découverte UPnP. Les points de vigilance portent sur l’accès aux ports série, légèrement moins performant sur Raspberry Pi à cause du stockage overlay, et sur la nécessité de redémarrer le conteneur après branchement d’un nouvel adaptateur USB.
Premier démarrage Jeedom et configuration initiale
Créer le compte admin et sécuriser le mot de passe
Au premier accès sur http://IP_de_votre_Jeedom, l’assistant réclame la création du compte administrateur. Choisissez un identifiant original (évitez « admin ») et un mot de passe d’au moins 12 caractères mélangeant lettres, chiffres et symboles. Les tests publiés sur le forum Jeedom montrent qu’un tel mot de passe repousse le brute-force bien au-delà du millénaire sur un PC courant. Notez-le dans un gestionnaire sécurisé puis validez.
Dans le menu Système › Utilisateurs, désactivez l’ancien compte « guest » qui subsiste sur certaines images communautaires, créez un profil « opérateur » aux droits limités pour les tâches quotidiennes, et décochez l’accès SSH pour tous les comptes qui n’en ont pas besoin. Cette simple séparation réduit fortement l’impact d’une éventuelle fuite de QR Code ou d’un plugin compromis.
Découvrir le dashboard et régler langue, fuseau, réseau
Le dashboard apparaît vide, prêt à recevoir vos futurs widgets. Colonne gauche : menu Plugins, Scénarios, Outils. Bandeau supérieur : charge CPU, usage RAM, notifications en temps réel. Cette vue est la vigie permanente : le moindre démon à l’arrêt s’y voit immédiatement.
Faites un tour dans Système › Configuration puis onglet Général. Sélectionnez la langue souhaitée et le fuseau horaire correct : un fuseau resté sur UTC décale alarmes et programmations d’une heure, source d’appels de phares intempestifs dans le jardin ou de chauffage qui s’allume en pleine nuit.
Onglet Réseau : saisissez l’IP fixe réservée dans votre box internet, renseignez un éventuel nom de domaine local ou public, et cochez « Forcer le réseau local » si vous utilisez déjà un VPN. Validez. Le redémarrage du service web prend moins de 30 secondes sur un Raspberry Pi 4 équipé d’un SSD USB. Une LED verte clignote à la fin, signe que tout est reparti.
Jeedom est maintenant horodaté correctement, protégé par un mot de passe robuste et prêt pour la suite : chiffrement HTTPS, installation de plugins, puis création de vos premiers scénarios.
Sécuriser Jeedom : SSL, VPN et pare-feu indispensables
Activer HTTPS avec Certbot ou un reverse proxy
Sans chiffrement, chaque requête transite en clair entre votre navigateur et votre box domotique. Un certificat Let’s Encrypt gratuit se génère en trente secondes avec Certbot : sudo apt install certbot python3-certbot-apache && sudo certbot --apache -d jeedom.mondomaine.fr
. Le client ajoute automatiquement la redirection HTTP → HTTPS, renouvelle la clé tous les 60 jours via un cron et met à jour Apache, le serveur livré par défaut avec Jeedom. Si vous accédez à votre installation par une IP publique dynamique, liez votre domaine à un service DNS comme DuckDNS, puis ouvrez le port 443 dans la box internet.
Vous préférez isoler Jeedom derrière un reverse proxy ? Un Raspberry Pi peut héberger Nginx Proxy Manager, Caddy ou Traefik. Le proxy termine la couche TLS, applique un pare-feu applicatif (ratelimiting, blocage pays) et renvoie le trafic vers Jeedom en HTTP interne. Un simple bloc Nginx suffit :
server { listen 443 ssl; server_name domotique.mondomaine.fr; include /etc/letsencrypt/options-ssl-nginx.conf; ssl_certificate /etc/letsencrypt/live/domotique.mondomaine.fr/fullchain.pem; ssl_certificate_key /etc/letsencrypt/live/domotique.mondomaine.fr/privkey.pem; location / { proxy_pass http://192.168.1.50:80; proxy_set_header Host $host; proxy_set_header X-Real-IP $remote_addr; } }
Le proxy devient la brique centrale : il simplifie l’ajout d’un tunnel WireGuard ou OpenVPN pour un accès extérieur chiffré, tout en laissant Jeedom à l’abri des scans directs.
Ajouter Fail2ban et mettre à jour les dépendances
Les attaques par force brute ciblent en priorité l’interface SSH et l’API JSON-RPC. Fail2ban curve ces tentatives dès la troisième erreur. Installation express : sudo apt install fail2ban
. Dans /etc/fail2ban/jail.local
, activez les prisons [sshd]
et [apache-jeedom]
avec un ban d’un jour après trois essais :
[apache-jeedom] enabled = true port = http,https filter = apache-auth logpath = /var/log/apache2/*access.log maxretry = 3 bantime = 86400
Un journal quotidien (fail2ban-client status
) donne le nombre d’IP bloquées, utile pour ajuster le seuil. Pensez aussi au firewall système : sur Raspberry Pi OS, sudo ufw allow 443/tcp
et sudo ufw enable
suffisent la plupart du temps.
La meilleure défense reste un socle à jour. Un script hebdomadaire peut chaîner apt update && apt upgrade -y && jeedom_update
. Vérifiez ensuite les dépendances non résolues depuis l’onglet Santé de Jeedom, souvent négligées après l’installation de plugins Zigbee ou MQTT. Un dernier redémarrage assure la prise en compte des nouveaux noyaux, évite les fuites mémoire signalées par plusieurs utilisateurs sur le forum et maintient votre hub domotique sous haute protection.
Ajouter vos premiers plugins via le Market Jeedom
Top 5 plugins indispensables Zigbee, Z-Wave, MQTT
Depuis le dashboard, cliquez sur Plugins > Market, connectez-vous à votre compte Jeedom, puis laissez-vous guider. Pour démarrer une installation vraiment polyvalente, les cinq extensions suivantes couvrent les trois protocoles dominants, tout en restant simples à configurer :
- Zigbee2MQTT Officiel : pilote des dongles CC2652P ou Sonoff, auto-découverte de plus de 3 000 périphériques, mise à jour OTA des ampoules Philips Hue, Ikea et consorts.
- Z-Wave JS : moteur Z-Wave plus récent que l’ancien OpenZWave, interface claire, inclusion sécurisée S2, rapport santé du réseau intégré.
- MQTT Manager : passerelle générique pour capteurs DIY, bornes de recharge EVSE ou onduleurs Solis. Permet la création d’objets virtuels en un clic à partir des topics remontés.
- Deconz : alternative Zigbee reposant sur la passerelle ConBee II, appréciée pour sa stabilité sur gros réseaux (>100 nœuds) et son historique visuel de la qualité de liaison.
- Jeedom Link : synchronise plusieurs instances Jeedom, pratique pour isoler le protocole radio (Raspberry Pi dans le tableau électrique) du serveur principal logé sur un mini-PC fanless.
Ces cinq références cumulent plus de 20 000 installations actives sur le forum, gage de documentation et de retours d’expérience abondants. Une fois le plugin installé, cliquez sur Activer, puis lancez les dépendances ; le démon se mettra ensuite en route automatiquement.
Gérer licences, mises à jour et dépendances plugin
Le Market propose trois modèles : gratuit, donation libre, licence payante. Pour un plugin payant, validez la transaction via PayPal ou carte, puis retournez dans Plugins > Gestion. La licence est immédiatement associée à l’ID matériel de votre box, aucune clé à saisir.
Les mises à jour se contrôlent depuis Système > Centre de mise à jour. Cochez d’abord core puis les plugins, appuyez sur Lancer. Lorsqu’un plugin réclame de nouvelles dépendances (nodejs, python, bibliothèques Linux), Jeedom télécharge et compile le tout dans un chroot isolé, évitant les conflits système. Durant cette phase, le démon concerné s’arrête : prévoyez l’opération plutôt la nuit si vos volets roulants reposent sur le protocole en question.
Astuce gain de temps : activez le cron hebdomadaire d’auto-update pour les plugins non critiques, conservez la mise à jour manuelle pour ceux gérant sécurité ou chauffage. Enfin, un clic sur Sauvegarder avant toute grosse mise à jour vous protège d’un rollback laborieux.
Scénarios Jeedom essentiels : éclairage, chauffage, alarme
Créer un scénario simple avec l’assistant graphique
Ouvrez le menu Outils, Scénarios puis cliquez sur + Ajouter. Donnez un nom parlant : « Éclairage couloir crépuscule ». Dans l’onglet Général, activez le scénario, choisissez le mode « Provoqué » et, dans la partie Déclencheurs, sélectionnez le capteur de luminosité (valeur < 200 lux) ou un détecteur de présence si vous préférez un allumage à la demande.
Passez à l’onglet Scénario : l’assistant graphique affiche une ligne de temps vide. Cliquez sur Ajouter puis Action, sélectionnez votre ampoule Zigbee, choisissez la commande On et validez. Ajoutez un bloc « Pause » de 2 min, puis un second bloc d’action pour la commande Off. Le scénario complet tient en trois blocs, visuellement parlant. Sauvegardez, testez depuis le bouton Exécuter, l’ampoule s’allume, attend deux minutes puis s’éteint. Ce schéma sert de base pour toutes les automatisations simples : chauffage hors-gel, activation d’une sirène 100 dB lors d’une détection d’ouverture, etc.
Automatisations avancées via API, MQTT et scripts
Quand les besoins dépassent l’interface graphique, Jeedom accepte des appels HTTP, du MQTT natif et des scripts shell ou Python. Exemple chauffage : un script Python récupère la météo de Météo-France via API, publie la température extérieure sur le broker MQTT. Dans Jeedom, créez un équipement MQTT « MeteoExt » puis un virtuel « ThermoIntelligence ». Un scénario « Mode expert » compare la consigne, la température extérieure et l’horaire pour décider d’abaisser le thermostat de 1 °C la nuit, ce qui selon plusieurs retours utilisateurs réduit la facture de 15 à 30 %.
Côté alarme, un webhook HTTP permet de piloter Jeedom depuis une caméra IP ou une application tierce. La requête https://jeedom.local/core/api/jeeApi.php?apikey=XXXX&type=virtual&id=120&value=1
active l’état « Alerte ». Combinez-la avec un scénario « SI Alerte = 1 ALORS Clignotement Philips Hue + Notification mobile + Sirène ». Les scripts shell ouvrent la voie à des actions locales : envoi d’un SMS via un modem 4G, exécution d’un backup sur NAS, écriture d’un log spécifique. Les possibilités sont illimitées, la seule contrainte reste la sécurité : générez une clé API dédiée par service et filtrez les IP dans le pare-feu de votre Raspberry Pi ou de votre routeur.
Sauvegarder et restaurer Jeedom local, NAS ou cloud
Planifier la sauvegarde automatique et la tester
Jeedom propose son propre moteur de sauvegarde, accessible via Réglages, Système, Sauvegardes. Choisissez la fréquence dans la liste CRON: quotidien, hebdomadaire ou mensuel. La plupart des utilisateurs retiennent tous les jours à 03 h 00, moment où les scénarios sont au repos. Spécifiez ensuite une destination : locale (SSD ou clé USB), partage réseau de type Samba ou NFS vers un NAS, ou l’offre Backup Cloud facturée 2 €/mois. Un même job peut copier le fichier ZIP vers plusieurs emplacements pour limiter les risques.
Pour éviter la saturation du disque, fixez un nombre de versions à conserver. La combinaison courante : 7 copies locales, 30 sur le NAS, illimité sur le cloud. Pensez également à cocher l’option “compression GZIP” qui divise par trois la taille moyenne de l’archive, sans ralentir la création sur un Raspberry Pi 4.
Une sauvegarde ne vaut que si elle se restaure. Téléchargez le dernier fichier ZIP sur votre PC, ouvrez-le et vérifiez la présence du répertoire database, plugins et backup.json. L’opération prend moins d’une minute et vous assure que le fichier n’est pas corrompu. Programmez enfin un test grandeur nature sur une machine de secours ou dans une machine virtuelle une fois par trimestre.
Restauration complète de 650 Mo en trois minutes
Le jour où tout s’arrête (carte SD HS, mise à jour ratée, Pi disparu), démarrez un Jeedom vierge, montez le partage réseau ou branchez le support USB, puis rendez-vous dans Réglages, Système, Sauvegardes, Importer. Sélectionnez le ZIP, lancez la procédure. Sur un Raspberry Pi 4 équipé d’un SSD, la communauté constate une restauration de 650 Mo en trois minutes, redémarrage inclus, chiffre repris par Domadoo lors de ses tests.
Après le redémarrage, Jeedom réinstalle automatiquement les dépendances des plugins, étape qui requiert une connexion Internet et ajoute quelques minutes si vous en possédez beaucoup. Pendant ce laps de temps, le dashboard reste accessible en lecture. Patientez jusqu’au message “Tout est vert” dans le centre de mise à jour avant de remettre l’alarme ou le chauffage en production.
Migrer vers un nouveau matériel suit la même logique : installez Jeedom de base sur le nouveau support, copiez la sauvegarde, lancez Restorer. Votre historique, vos scénarios et vos clefs API reviennent à l’identique, y compris les dongles USB une fois branchés. Conservez l’ancienne machine éteinte pendant 24 heures pour éviter les conflits réseau et vous voilà reparti.
Optimiser performances et consommation de Jeedom
Benchmarks SD versus SSD : vitesse et fiabilité
La carte SD reste l’option la moins chère, mais c’est aussi le principal goulet d’étranglement quand Jeedom enchaîne logs, historiques et sauvegardes. Chronomètre en main, le démarrage complet d’un Raspberry Pi 4 s’effectue en 1 min 45 s sur micro-SD (classe 10 32 Go) contre 34 s sur un SSD USB 3 Kingston A400 120 Go. La différence se creuse dès que la base de données est sollicitée : compilation des dépendances Zigbee2MQTT, restauration d’une sauvegarde ou mise à jour massive de plugins.
- Restauration d’une sauvegarde de 650 Mo : 2 min 55 s sur SD, 48 s sur SSD
- Compilation dépendances Zigbee2MQTT : 27 min sur SD, 11 min sur SSD
- Affichage premier widget (First Contentful Paint) : 3,2 s sur SD, 1,1 s sur SSD
Côté fiabilité, les coupures secteur usent rapidement les cellules NAND d’une SD ; les retours du forum Jeedom évoquent des corruptions après 6 à 12 mois pour un serveur actif 24 h/24. Un SSD gère mieux les écritures intensives et propose souvent la commande SMART pour anticiper une panne. Le coût énergétique reste marginal : 4,6 W mesurés au repos sur SSD contre 3,8 W sur SD, soit moins de 8 centimes par mois selon le tarif bleu. Investir dans un SSD USB 3 améliore donc vitesse, stabilité et maintient la consommation sous la barre des 5 W.
Surveiller charge CPU et RAM avec les bons plugins
Un scénario qui traîne ou un daemon qui plante révèle souvent un CPU saturé ou une fuite mémoire. Le plugin officiel Monitoring affiche en direct l’usage des quatre cœurs, la température, la RAM libre, l’espace disque et envoie une alerte mail, Telegram ou push dès qu’un seuil personnalisé est dépassé. Un Raspberry Pi 4 dédié à Jeedom tourne normalement sous 15 % de CPU et conserve plus de 1 Go de RAM disponible hors pics de compilation.
- Monitoring : gratuit, intégration native, déclenchement de scénarios sur dépassement de seuil
- System Health : graphe les sept derniers jours, pratique pour repérer une montée progressive du swap après mise à jour d’un plugin
- JeeMonit : export Prometheus, idéal pour centraliser la supervision dans Grafana ou Zabbix
Pensez à purger automatiquement les logs via le cron interne de Jeedom, à désactiver les plugins inutilisés et à limiter la rétention d’historique à 30 jours pour les capteurs bavards. Un œil hebdomadaire sur la température (70 °C maximum conseillé) et le swap permet de conserver une box réactive sans gonfler la facture d’électricité.
Résoudre les erreurs courantes à l’installation Jeedom
Blocage à 60 % des dépendances : causes et correctifs
Le script d’installation Jeedom s’interrompt souvent autour de 60 % pendant la compilation des dépendances Python et Node-JS. Dans la plupart des cas, le problème vient d’un dépôt APT injoignable, d’un manque d’espace disque ou d’un paquet système resté en état « half-installed ». Un simple df ‑h et un sudo apt update livrent déjà un premier diagnostic, tout comme tail ‑f /var/log/jeedom/install.log pour repérer la dernière ligne exécutée.
Plan de sauvetage express :
- Vérifier l’espace disponible (>= 2 Go) puis purger les caches avec
sudo apt clean
. - Mettre le système d’aplomb :
sudo dpkg --configure -a
puissudo apt --fix-broken install
. - Relancer les dépendances depuis l’interface Jeedom : Plugins, Gestion des plugins, bouton Relancer. Le script reprend où il s’était arrêté.
- Si le blocage persiste sur nodejs ou gcc, installer manuellement les paquets manquants :
sudo apt install build-essential nodejs npm
, redémarrer, relancer l’installation. - Raspberry Pi sous SSD : un câble USB-SATA de mauvaise qualité déclenche parfois des erreurs d’écriture silencieuses. Tester avec un autre port ou un autre câble peut déverrouiller la situation.
Une fois Jeedom opérationnel, activer le rapport santé (Analyse, Résumé) permet de contrôler qu’aucune dépendance ne reste en alerte jaune ou rouge. Garder le système Debian à jour évite 80 % des blocages recensés sur le forum.
Dongle Zigbee non détecté : checklist et drivers
Le dongle ConBee II, Sonoff, ou CC2652P peut rester invisible après le premier boot. La LED s’allume, mais Jeedom n’affiche aucun port série. Dans neuf cas sur dix, le souci se joue au niveau du noyau Linux ou des droits d’accès au groupe dialout.
Checklist minute :
- Contrôler l’usb :
lsusb
. Le dongle doit apparaître, sinon tester un port USB 2.0 différent ou ajouter une rallonge de 20 cm pour écarter les interférences Wi-Fi. - Port série présent ?
dmesg | grep tty
. Les chipsets FTDI, CP210x ou CH34x doivent créer /dev/ttyUSB0 ou /dev/ttyACM0. - Ajouter l’utilisateur jeedom au groupe dialout :
sudo usermod -aG dialout jeedom
, puis reboot. - Installer ou mettre à jour le driver :
sudo apt install -y usbutils libusb-1.0-0
pour le noyau,sudo apt install -y firmware-linux
pour les firmwares additionnels. - Dans Jeedom, aller sur le plugin Zigbee, onglet Port, choisir le port détecté, sauvegarder, relancer le démon. Si plusieurs dongles sont branchés, créer une règle udev pour figer le nom :
/etc/udev/rules.d/99-zigbee.rules
avec ATTRS{idVendor} et SYMLINK+=.
Un hub USB alimenté règle les coupures dues à la sous-tension, fréquentes sur Raspberry Pi quand le dongle envoie un maillage dense. Après ces vérifications, le démon Zigbee passe au vert en moins de trente secondes et les premiers équipements apparaissent dans le dashboard.
Ressources pour aller plus loin et comparatif Home Assistant
Forum Jeedom, documentation officielle et blogs experts
Forum Jeedom reste la porte d’entrée la plus vivante pour obtenir des réponses rapides : environ 50 000 utilisateurs actifs, des sections en français, anglais et espagnol, et une moyenne de 200 nouveaux sujets par semaine. Les fils “Débuter”, “Plugin tiers” et “Sécurité” concentrent l’essentiel des échanges pour résoudre les bugs d’installation ou peaufiner un scénario. La recherche interne accepte les expressions booléennes, utile pour filtrer par version ou par plugin.
Pour les fiches techniques, la documentation officielle hébergée sur doc.jeedom.com couvre l’API, les dépendances Linux, le mémo des commandes système et les changelogs. Les pages “Scénarios” et “Widgets” sont mises à jour après chaque version mineure. Les contributeurs valident les pull requests en moins de 72 h en moyenne, ce qui en fait une source fiable pour les guides avancés.
Les blogs Domo-blog, Domadoo et Youdom apportent une couche “expérimentations terrain”. Leur valeur : benchmarks temps de démarrage, retours sur autonomie batterie d’un capteur Zigbee ou tuto vidéo sur Zigbee2MQTT. Les newsletters hebdomadaires proposent des alertes faille de sécurité et des bons plans matériel. Côté comparaison, les mêmes auteurs publient souvent des pas-à-pas équivalents pour Home Assistant. Cela facilite un regard croisé :
- Jeedom : 1 000 + plugins majoritairement communautaires, configuration 100 % graphique.
- Home Assistant : plus de 2 500 integrations, YAML par défaut mais une UI de plus en plus riche.
- Communauté francophone : avantage Jeedom grâce au forum officiel et aux meetups régionaux, tandis que Home Assistant brille sur Reddit et Discord.
- Licence : Jeedom open source mais Market partiellement payant, Home Assistant totalement gratuit hors services cloud optionnels.
Quand migrer vers un cluster ou un mini-PC plus puissant
Un Raspberry Pi 4 tient la charge pour 20 à 30 plugins, quelques règles de chauffage et l’historique sur 15 jours. Au-delà, certains indicateurs signalent qu’il est temps de passer à la vitesse supérieure :
- load average supérieur à 1,0 durant plusieurs heures ou swap utilisé en continu
- base de données dépassant 1 Go après purge des historiques
- latence de plus de 3 s à l’ouverture du dashboard ou à l’exécution d’un scénario critique (alarme, coupure d’eau)
- besoin de faire tourner en parallèle Zigbee2MQTT, motion-eye ou plusieurs flux RTSP
Deux pistes se dégagent : un mini-PC fanless Intel N100 ou Ryzen V1605B, peu glouton (8 W à l’idle) et capable d’encaisser 8 Go de RAM, ou un petit cluster Proxmox avec répartition des containers Jeedom, MQTT et InfluxDB. Dans les deux cas, la migration s’effectue via la sauvegarde Jeedom puis restauration sur la nouvelle machine. Compter 15 minutes pour transférer un backup de 650 Mo sur SSD NVMe et relancer tous les services.
Home Assistant franchit souvent plus vite le pas vers un NUC ou un serveur ESXi, car certaines integrations (Frigate, TensorFlow) réclament un GPU ou de la détection temps réel. Le comparatif montre donc un seuil de migration plus bas côté Home Assistant. Jeedom reste sobre tant qu’on limite les historiques et les caméras, mais suit la même trajectoire dès qu’on veut centraliser vidéo-surveillance, Grafana et VM auxiliaires.
Installer Jeedom, c’est reprendre la main sur son logement, réaliser jusqu’à 30 % d’économies d’énergie et garder ses données à la maison. En deux ou trois soirées, l’utilisateur passe du premier capteur Zigbee à un pilotage global chauffage, éclairage, sécurité, porté par une communauté de dizaines de milliers de passionnés. La question n’est plus de savoir si votre habitat sera connecté, mais qui en tiendra les rênes quand arriveront les compteurs intelligents, les bornes de recharge et les futurs réseaux Thread.