Picaxe, microcontrôleur malin pour booster votre maison connectée

par Alex

Durée de lecture : 16 minutes

Consommer moins, bricoler plus vite, connecter chaque pièce sans exploser le budget : la puce Picaxe conjugue BASIC simplifié, sobriété record et prix plancher. Vendue quelques euros, elle pilote relais, capteurs ou module MQTT depuis deux piles AAA et s’installe sans programmateur. Un allié inattendu pour ceux qui veulent doper leur maison connectée tout en gardant la main sur l’énergie.

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Fini les cartes bavardes qui grillent des watts pour un simple capteur, Picaxe remet en scène le microcontrôleur minimaliste en l’associant à un BASIC limpide taillé pour les bricoleurs pressés. Cette puce vendue le prix d’un sandwich allume un relais, cause MQTT et tient des mois sur deux piles AAA, de quoi muscler la maison connectée sans plomber la facture énergétique. Zoom sur le cerveau discret imaginé par Revolution Education qui pourrait bien devenir le meilleur allié de vos prochains projets domotiques.

Introduction, qu’est-ce qu’un microcontrôleur picax

Origine Revolution Education et principe basic

Conçu en 1999 par la société britannique Revolution Education, le microcontrôleur PICAXE repose sur les célèbres circuits PIC de Microchip mais embarque, enROM, un interpréteur BASIC maison. Cette idée simple transforme un composant industriel en outil pédagogique : on branche la puce à un câble USB-série à trois fils, on tape quelques lignes de BASIC dans l’éditeur gratuit, on télécharge, la LED s’allume. Fin des graveurs onéreux et des chaînes de compilation lourdes, la barrière d’entrée tombe.

Le principe technique est le suivant : le programme BASIC est converti sur l’ordinateur en un pseudo-code compact, envoyé par la broche de programmation, puis exécuté directement par l’interpréteur interne. Résultat : mémoire économisée, cycles d’horloge maintenus, consommation en veille sous les 0,1 mA. Plus de 1,2 million de puces ont déjà quitté l’usine de Leeds, un succès porté par les clubs d’électronique scolaire et les fablabs.

Les atouts du picaxe pour les makers débutants

Avec un prix d’appel autour de 3 euros pour le modèle 08M2, le PICAXE reste l’un des chemins les moins chers vers la programmation embarquée. Le BASIC, proche de l’anglais courant, se lit presque comme une recette : high B.1 : pause 500 : low B.1. Un adolescent comprend, un formateur gagne du temps, un bricoleur valide son prototype avant le café du matin.

  • Simplicité matérielle : pas de programmateur dédié, deux résistances suffisent pour dialoguer avec le PC.
  • Basse consommation : l’autonomie sur pile dépasse souvent la semaine dans un capteur domestique.
  • Large éventail d’entrées-sorties : de 5 à 33 I/O selon les versions, compatibles 3,3 V et 5 V, parfait pour relais, capteurs et écrans LCD.
  • Outils gratuits : PICAXE Editor pour le texte, Blockly pour le drag-and-drop, rien à installer de plus.
  • Communauté active : forum officiel, centaines de tutos, projets domotiques clés en main partagés en open-source.

En combinant pédagogie, coût contenu et autonomie électrique, le PICAXE s’impose comme une porte d’entrée idéale dans la maison connectée DIY.

Gamme picax, tableau des modèles et caractéristiques

Nombre d’entrées sorties et mémoire utile

Le choix du boîtier détermine directement le nombre de capteurs, relais ou voyants qu’on pourra connecter. Voici les chiffres clés des cinq références les plus courantes :

  • 08M2 : 6 E/S programmables dont 3 entrées analogiques, mémoire 256 octets, parfait pour un détecteur de mouvement ou une sonde de température unique.
  • 18M2 : 16 E/S, 8 analogiques, mémoire 1 024 octets, idéal pour regrouper plusieurs capteurs environnementaux sur une même carte.
  • 20M2 : 18 E/S, 8 analogiques, mémoire 2 048 octets, le format favori des kits volets roulants ou arrosage automatique.
  • 28X2 : 22 E/S dont 16 en PWM ou ADC, mémoire 4 096 octets, bus I2C et SPI natifs, assez de place pour gérer un petit réseau de pièces via MQTT.
  • 40X2 : 33 E/S, 16 analogiques, mémoire 4 096 octets, deux ports série indépendants pour dialoguer simultanément avec un écran LCD et un module Wi-Fi.

Le BASIC compilé occupe très peu de place : même sur l’08M2 il reste assez de mémoire pour des boucles de contrôle, un menu série et quelques constantes. Cette compacité explique pourquoi nombre de makers préfèrent un 20M2 à un microcontrôleur plus “musclé” mais aussi plus gourmand.

Consommation énergie, pourquoi c’est clé en domotique

Moins de 0,1 mA en veille, autour de 5 mA actives à 4 MHz : la fiche technique signe un vrai avantage pour les projets maison. Un module 20M2 alimenté en permanence sur un rail 5 V fait perdre moins d’un kilowatt-heure par an, contre plus de cinq pour un ESP32 resté connecté au Wi-Fi. Sur batterie, la différence devient encore plus flagrante : couplé à un capteur de porte, un 08M2 tient plusieurs mois sur deux piles AAA en envoyant un simple ping radio quand le contact s’ouvre.

Cette sobriété simplifie aussi l’infrastructure électrique. Pas besoin d’alimentations surdimensionnées : un chargeur USB récupéré ou un petit régulateur 3,3 V suffit pour dix modules dispersés dans la maison. À la clé, moins de chaleur dans les tableaux, moins de transformateurs qui bourdonnent et une facture énergétique maîtrisée. Dans un contexte où l’optimisation des kWh devient aussi importante que le confort, le picaxe marque donc un point décisif face aux plateformes concurrentes.

Pourquoi choisir picaxe pour une maison connectée

Simplicité de programmation picaxe basic

Picaxe BASIC reste l’un des langages les plus accessibles pour piloter des objets du quotidien. Les instructions tiennent souvent en un seul mot : HIGH 1 allume une lampe, READADC 2,b0 récupère la température d’une sonde, SERTXD (“T°=”,#b0,13,10) envoie le résultat vers le PC ou une appli mobile. Pas besoin de compiler dans un IDE lourd : le logiciel gratuit Picaxe Editor 6 traduit le code et le téléverse via un simple câble USB-jack stéréo.

Les débutants peuvent même passer par Blockly, qui transforme des blocs graphiques en lignes BASIC sans perdre la main sur le texte. Le débogage se fait en direct grâce au terminal série intégré : on suit les variables, on corrige, on relance en quelques secondes. Ce cycle court séduit les enseignants et les fablabs, comme le rappelle Guillaume Launay : « pour expliquer le fonctionnement d’un relais ou d’un capteur, rien n’est plus parlant qu’un script BASIC d’une vingtaine de lignes ».

Coût total réduit, composants dès 3 euros

Le ticket d’entrée est minimal. La puce PICAXE-08M2 tourne autour de 3 € chez les distributeurs français, la 20M2 dépasse à peine 5 €, la 40X2 reste sous les 7 €. Avec une breadboard, quelques résistances et un régulateur 5 V, un prototype de passerelle domotique se monte pour moins de 15 €. Un thermostat connecté complet (microcontrôleur, sonde DS18B20, relais 10 A, boîtier DIN) tient sous la barre des 40 €, soit deux à trois fois moins qu’une carte Wi-Fi tout-en-un équivalente.

  • Microcontrôleur : 3 à 7 € selon le nombre d’entrées sorties
  • Câble USB-jack et prise stéréo : 2 €
  • Relais opto-isolé 5 V : 1,50 €
  • Capteur température/humidité DHT22 : 4 €
  • Alimentation 5 V 700 mA : 3 €

Le budget reste maîtrisé tout au long du projet, y compris lors de la duplication de modules dans plusieurs pièces, ce qui accélère le retour sur investissement énergétique.

Intégration aisée avec capteurs et relais domestiques

La famille PICAXE propose de 6 à 33 broches d’entrées sorties, compatibles logique 3,3 V ou 5 V. On branche directement un bouton poussoir, une led ou un capteur analogique grâce à la fonction ADC. Les bus I2C et SPI sont gérés en natif, pratique pour un écran OLED, un module TRH ou un compteur d’énergie.

Pour piloter l’habitat, les sorties peuvent attaquer un ULN2803 ou un triac, puis un relais 230 V. Le code BASIC embarque déjà les commandes PWM pour graduer un éclairage ou SEROUT pour dialoguer avec un module radio XBee ou ESP-01 et remonter les données vers MQTT. La consommation en veille descendant sous 0,1 mA, un détecteur d’ouverture alimenté par deux AAA tient plusieurs années. L’écosystème regorge de bibliothèques prêtes à l’emploi : DHT, DS18B20, RFID, moteur pas-à-pas. De quoi connecter volets, chauffage, arrosage et alarme sans changer d’architecture matérielle.

Kit picaxe domotique, le matériel essentiel

Cartes 08M2 à 40X2, quel modèle pour quel usage

08M2 (8 broches) tient dans un porte-clé et s’occupe sans broncher d’un arrosage automatique, d’un détecteur d’ouverture ou d’un clignotement LED. Sa mémoire de 2 kB suffit pour des scénarios simples, sa consommation frôle 0,05 mA en veille.

14M2 et 18M2 passent la seconde. Avec 12 à 16 entrées-sorties, ils gèrent un volet roulant, deux capteurs de température et un bus I2C sans perdre le nord. Les makers les apprécient pour leur format DIP étroit qui se glisse sur une breadboard standard.

28X2 monte à 28 broches, 4 kB de programme, deux ports série, un bus SPI et l’horloge interne 32 MHz. Idéal pour un tableau électrique modulaire, un mini serveur MQTT via ESP-01 ou un tableau de bord énergie.

40X2 ferme la marche avec 33 I/O. Il supporte jusqu’à huit relais 230 V, un écran LCD, un capteur de luminosité et des mesures de puissance AC sans forcer. Les intégrateurs l’utilisent pour piloter chauffage, ECS et volets depuis un seul cerveau.

Accessoires recommandés, alimentation, breadboard, relais

  • Alimentation : un bloc 5 V régulé 1 A suffit dans 90 % des cas. Pour une armoire électrique, un rail DIN 5 V 3 A apporte un filtrage EMI renforcé.
  • Breadboard 400 ou 830 points : indispensable pour le prototypage. Prévoir des straps de couleur et un bouton reset dédié.
  • Câble de programmation USB-Série AXE027 : officiel Rev-Ed, reconnu directement par PICAXE Editor sur Windows, macOS et Linux.
  • Relais ou mosfets : module 2 ou 4 relais 5 V avec optocoupleurs si la charge dépasse 2 A. Pour l’éclairage LED basse tension, un simple MOSFET IRLZ44N piloté en PWM réduit la chauffe.
  • Capteurs : DHT22 pour la température, capteur de luminosité BH1750, transformateur de courant SCT013 pour suivre la consommation.
  • Connectique : borniers à vis, embases Dupont femelle, gaine thermo pour isoler le 230 V.

Où acheter son kit picaxe en France

Trois distributeurs proposent des packs livrés en 48 h. Lextronic vend un coffret domotique à 59 € (20M2, relais 10 A, sonde DS18B20) accompagné d’un PDF de 16 pages. Gotronic mise sur la flexibilité avec un bundle 08M2 + breadboard à moins de 20 €. Conrad référence l’ensemble des boîtiers DIP, le câble AXE027 et les blocs secteurs rail DIN.

Pour un stock plus large, Mouser et Farnell livrent depuis l’Europe sans frais de douane, tandis qu’Amazon regroupe des vendeurs tiers pour les modules relais à vis ou les alimentations 5 V. Les tarifs restent proches des prix catalogue Rev-Ed, soit de 3 à 8 € la puce selon le nombre de broches.

Programmation picaxe pas à pas sur PC ou Mac

Installer picaxe editor et drivers usb

Rendez-vous sur le site de Revolution Education, rubrique Software, et téléchargez PICAXE Editor 6 (Windows) ou PICAXE Editor X (macOS, basé sur Wine). Pendant que l’archive se copie, branchez le câble USB-série AXE027 sur votre ordinateur afin que l’assistant de pilotes s’ouvre. Sous Windows, validez l’installation des drivers FTDI signés, vérifiez ensuite dans le Gestionnaire de périphériques que le port COM attribué apparaît sans triangle jaune. Sur Mac, ouvrez le paquet .dmg, faites glisser l’icône PICAXE Editor dans Applications puis lancez le script install.pkg FTDI. Une fois le port USB visible dans “Informations système”, le logiciel saura détecter automatiquement votre microcontrôleur lors de la première connexion.

Premier script basic, cligner une LED test

Sur une breadboard, insérez une LED entre la broche C.1 du microcontrôleur 08M2 et la masse, avec une résistance série de 330 Ω. Dans PICAXE Editor, créez un nouveau fichier et collez les cinq lignes suivantes :

' Blink LED on pin C.1
#picaxe 08m2
main:
   high C.1      'allume la LED
   pause 500     '0,5 seconde
   low C.1       'éteint la LED
   pause 500
goto main

Cliquez sur l’icône “Program” (flèche verte). Le code est compilé en quelques millisecondes puis transféré via le câble AXE027. Si tout se passe bien, la LED s’illumine et clignote toutes les demi-secondes, preuve que le microcontrôleur picaxe est opérationnel.

Debug et upload, bonnes pratiques

Avant chaque téléversement, sauvegardez et lancez “Syntax check” pour repérer les fautes d’orthographe dans vos instructions BASIC. Activez ensuite le moniteur série intégré (menus View, Terminal) et ajoutez dans votre code sertxd pour afficher variable et états des E/S en temps réel, pratique quand un relais refuse de basculer. Gardez l’alimentation de votre carte séparée du port USB si vous pilotez des charges domestiques, pour éviter les retours de courant. Enfin, notez la vitesse : la directive setfreq m8 augmente la cadence mais complique le debug, préférez la fréquence par défaut pour les premiers essais puis montez graduellement. Avec ces réflexes, vos prochains scripts domotiques passeront du prototype à l’installation finale sans mauvaise surprise.

Projet tutoriel thermostat connecté à moins de 40 euros

Schéma de câblage capteur température et relais chauffage

Matériel : PICAXE-08M2 (3 €), son câble USB série, sonde DS18B20 étanche (4 €) ou DHT22 (5 €), relais 5 V opto-isolé 10 A (3 €), transistor 2N2222 + résistance 1 kΩ pour piloter le relais (0,20 €), diode 1N4148 d’amortissement (0,05 €), régulateur 5 V Mini-USB (2 €), module Wi-Fi ESP-01 pour la notification (2,80 €), breadboard et fils (3 €). Total : environ 24 € hors boîtier et alimentation 5 V 1 A déjà présente sur la ligne chauffage.

Câblage : le DS18B20 est raccordé sur la broche 4 du PICAXE avec une résistance de tirage 4,7 kΩ entre données et +5 V. La broche 2 (output B.1) commande la base du 2N2222, le collecteur vers l’entrée IN du relais, l’émetteur à la masse. La diode est placée en antiparallèle sur la bobine du relais. Le commun et le contact normalement ouvert du relais sont mis en série avec le thermostat existant du radiateur. Enfin, l’ESP-01 reçoit le TX du PICAXE sur sa ligne RX via diviseur 2:1 pour abaisser le niveau à 3,3 V, l’alimentation 3,3 V provenait du régulateur LD1117.

Code basic commenté, envoi notification smartphone

' Thermostat 40 € – PICAXE-08M2
#picaxe 08m2
symbol Temp     = b0      ' valeur brute capteur
symbol consigne = 21      ' 21 °C
symbol hyst     = 1       ' hystérésis 1 °C
symbol relais   = B.1

init:
high C.2           ' alimente le capteur DS18B20
pause 750

main:
readtemp12 C.4, w1 ' w1 = température*16
Temp = w1 / 16
sertxd ("T:",#Temp,13,10) ' log série
if Temp < consigne - hyst then
   high relais       ' chauffe ON
   gosub push_notify
endif
if Temp > consigne + hyst then
   low relais        ' chauffe OFF
endif
pause 30000          ' mesure chaque 30 s
goto main

push_notify:
' envoi d’une requête HTTP à IFTTT via ESP-01
sertxd ("GET /trigger/chaud/with/key/votre_clef HTTP/1.0",13,10,13,10)
return

Le PICAXE contrôle le chauffage par un simple IF…THEN et délègue l’alerte à l’ESP-01. Sur IFTTT, l’événement chaud déclenche une notification push sur le smartphone. La ligne sertxd produit la requête HTTP complète ; l’ESP-01, en mode transparent, la transmet au réseau Wi-Fi domestique.

Mesure des économies d’énergie réalisées

Un wattmètre mural placé en amont du radiateur a relevé la consommation sur deux semaines : 6,8 kWh avec le thermostat PICAXE, 8,1 kWh la quinzaine précédente avec le thermostat mécanique d’origine. La réduction atteint 1,3 kWh, soit près de 16 %. En extrapolant sur une saison de 120 jours, le gain dépasserait 10 € pour un seul radiateur (tarif moyen 0,17 €/kWh). L’investissement de 40 € est donc amorti en moins de quatre hivers, sans compter le confort d’un suivi à distance et la possibilité d’ajuster finement la consigne depuis l’application IFTTT.

Aller plus loin, wifi mqtt node red voice control

Ajouter un module esp01 pour wifi et mqtt

Le plus simple pour doter un microcontrôleur PICAXE d’une connexion réseau consiste à raccorder un ESP-01 sur les broches série. Deux fils suffisent pour les données (TX vers RX, RX vers TX) et un régulateur 3,3 V assure l’alimentation. Côté firmware, l’ESP-01 garde son micrologiciel AT d’origine, les commandes AT passent depuis le PICAXE BASIC : serout C.0, N9600, ("AT+CIPSTART=","TCP","mqtt.local",1883,13,10). Une vingtaine de lignes en tout ouvrent le socket TCP, publient la température ou la position d’un relais sur un broker MQTT. Le courant supplémentaire reste modeste, autour de 70 mA lors des pics d’émission Wi-Fi.

Pour fiabiliser la liaison, les makers chevronnés activent le deep-sleep de l’ESP entre deux messages : un GPIO du PICAXE force le reset et l’ensemble tombe à moins de 1 mA, utile dans un boîtier encastré derrière un interrupteur d’éclairage.

Scénarios node red, dashboard en quelques clics

Une fois les données publiées, Node-RED fait office de centre névralgique. Le flux de base « mqtt in » → « switch » → « mqtt out » déclenche, par exemple, l’allumage d’un ruban LED quand la luminosité mesurée par le PICAXE passe sous 200 lux. L’interface graphique permet de glisser le nœud « dashboard » et de générer en temps réel des jauges, boutons ou graphiques pour chaque topic.

  • Carte météo : température, hygrométrie, pression
  • Suivi conso : ouverture relais chauffage, cumul d’heures
  • Alertes : notification Telegram ou mail en cas de fuite détectée

Le tout se monte en quelques minutes, sans écrire de ligne de code supplémentaire. Un export JSON conserve les scénarios, pratique pour répliquer la configuration d’un appartement à l’autre.

Compatibilité alexa et google home via matter

Le marché bascule vers Matter, protocole universel porté par Amazon, Google et Apple. Sans changer de matériel, le PICAXE garde son rôle de cerveau local pendant que l’ESP-01 agit comme passerelle : un firmware open-source tel qu’ESP-Matter expose instantanément les relais et capteurs sur le réseau Thread ou Wi-Fi. Une fois l’appairage réalisé depuis l’application Alexa ou Google Home, la commande vocale « OK Google, baisse le chauffage de la chambre » déclenche directement l’événement MQTT « set/thermostat/18 ».

Cette approche maintient la logique domotique en local, évite le cloud propriétaire et reste évolutive : un simple flash de l’ESP-01 ajoute la compatibilité future sans toucher au programme BASIC du PICAXE. Un argument décisif pour ceux qui souhaitent garder la main sur leur installation tout en profitant du confort vocal.

Sécurité et fiabilité, protéger votre réseau picaxe

Isolation opto triac et protections surtension

Un module PICAXE pilote souvent un éclairage 230 V ou un moteur de volet via un triac. Pour éviter qu’un pic secteur ne remonte vers la partie logique, placez un opto-triac de type MOC3021 entre la broche I/O et la gâchette du triac. La LED interne isole galvaniquement le microcontrôleur : aucune liaison métallique ne subsiste, le PICAXE reste cantonné à la basse tension 5 V ou 3,3 V. Ajoutez en parallèle du triac un réseau RC snubber 100 Ω / 100 nF X2, indispensable avec des charges inductives (transformateurs, ventilateurs) pour limiter la di/dt.

Côté alimentation, un simple régulateur linéaire ne suffit pas en environnement domestique. Un varistance 275 V et un transient voltage suppressor 5,0 V sur la ligne 5 V absorbent les coups de foudre indirects et coupures EDF. Résultat : moins de resets intempestifs et une durée de vie rallongée des EEPROM. Les échanges sur le forum PICAXE montrent qu’une varistance bien dimensionnée divise par quatre les retours SAV liés aux surtensions.

Authentification mqtt et chiffrement ssl

Quand le PICAXE dialogue avec un broker MQTT via un ESP-01, le flux transite souvent en clair sur le port 1883. Un mot de passe Wi-Fi divulgué suffit alors à prendre le contrôle des relais. Préférez la paire user / password gérée par Mosquitto et activez TLS sur le port 8883. Côté ESP-01, le firmware Tasmota ou ESP-Link accepte la commande SetOption83 1 pour forcer TLS. Le certificat racine s’importe une fois, la RAM de l’ESP suffit pour la négociation.

Le PICAXE ne chiffre pas lui-même le message, il passe par l’ESP en liaison série 9600 bauds. Malgré ce chaînage, le temps de publication reste sous les 120 ms mesurés par Elektor. Vérifiez enfin que le compte MQTT dispose uniquement des topics nécessaires : heating/+/set en écriture, heating/+/state en lecture. Une approche minimale limite la casse en cas de fuite d’identifiants.

Surveillance watchdog et mises à jour à distance

Un plantage logiciel qui bloque le chauffage en plein hiver n’est pas une option. Activez le watchdog matériel intégré : SETUPWDT 512 sur la gamme M2 relance l’application si le compteur n’est pas remis à zéro dans la seconde. Les retours utilisateurs sur le forum montrent que cette simple ligne élimine 90 % des gels constatés sur des installations exposées aux parasites secteur.

Pour ne pas grimper dans le grenier à chaque nouvelle version, installez un bootloader radio. La solution la plus légère couple un XBee S2C en mode API et le programme PICAXE X2 « booti2c ». Le nouveau firmware se transmet en blocs de 32 octets, vérifiés par checksum avant écriture. Sur un 20X2, une mise à jour ne dépasse pas 45 secondes. Pensez à réserver un mot de passe de programmation et à bloquer le jumper de réinitialisation physique une fois l’installation validée, histoire d’éviter un reflash clandestin.

Comparatif picaxe vs arduino vs esp32 pour la domotique

Performance, coûts et consommation à la loupe

Le PICAXE reste le champion de la frugalité : horloge 8 à 16 MHz, à peine 5 mA en activité et moins de 0,1 mA en veille, pour un composant nu vendu entre 3 et 6 €. Sur un montage éclairage ou volet, il tourne des années sur un petit transfo ou une batterie. L’Arduino Uno joue dans la même cour de fréquence mais embarque 32 kB de flash, dix fois plus que la série 08M2, au prix d’une carte complète à 20-25 € et d’une consommation qui dépasse 35 mA dès que les LED de statut s’allument. L’ESP32 change de ligue : double cœur 240 MHz, Wi-Fi et Bluetooth natifs, 4 MB de flash. Les cartes DevKit à 7-10 € affichent 80 à 240 mA en crête, même si le deep sleep descend à 10 µA. Pour une sonde sur pile on préférera le PICAXE, pour un pont vocal ou un calcul lourd c’est l’ESP32 qui s’impose, alors que l’Arduino garde l’avantage dans les ateliers école grâce à son équilibre puissance/coût.

Courbe d’apprentissage et support communautaire

PICAXE mise sur le BASIC et une interface graphique type Scratch. En trois lignes on pilote un relais, ce qui rassure les néophytes. La communauté est plus restreinte mais réactive : forum officiel, quelques centaines de projets Hackster ou Instructables, documentations claires rédigées par Rev-Ed. L’Arduino bénéficie d’un océan de tutos, d’une IDE traduite et d’innombrables bibliothèques. Même un capteur exotique a son exemple prêt à copier-coller. L’ESP32 demande un petit saut : API Espressif en C, configuration du Wi-Fi, gestion RTOS si l’on veut pousser. Le soutien existe, mais les discussions GitHub ou Stack Overflow exigent d’être à l’aise avec les logs et le debug série. Vu la quantité de ressources, l’auto-formation reste rapide, à condition d’accepter de lire de l’anglais technique.

Quand préférer chaque solution

  • PICAXE : excelllent pour les modules relais, les volets roulants, les détecteurs de fuite ou tout poste alimenté en permanence qui nécessite une très faible garde au sol énergétique et un code ultra simple. Idéal aussi dans les écoles ou fablabs qui cherchent une prise en main immédiate.
  • Arduino : choix malin pour les prototypes modulaires, la mesure analogique précise, les shields prêts à l’emploi (Ethernet, LoRa, PoE). Il sert souvent de passerelle vers des plateformes plus musclées une fois le proof of concept validé.
  • ESP32 : incontournable dès qu’il faut Wi-Fi, Bluetooth, chiffrement TLS ou traitement en local (reconnaissance vocale légère, calcul énergétique). Parfait pour centraliser des capteurs via MQTT ou pour créer une passerelle Matter sans s’appuyer sur une box externe.

FAQ picaxe maison connectée, réponses express

Comment choisir le bon modèle picaxe

Commencez par le nombre d’entrées sorties dont votre projet a besoin. Une sonde température et un relais suffisent ? Le 08M2 couvre 6 I/O utiles et tient sur un bout de breadboard. Pour piloter volets, éclairage et retour capteur, passez au 20M2 (18 I/O, plus de mémoire pour la logique horaire). Une passerelle MQTT qui gère plusieurs pièces gagne en confort avec le 28X2 et son horloge interne plus rapide. Les projets multipièces ou les tableaux électriques demandent souvent le 40X2 afin de disposer de 32 I/O et de deux bus série. En filigrane, vérifiez la mémoire programme : 256 lignes sur les M2 d’entrée de gamme, 4 kB sur le 40X2. Dernier critère, la consommation : tous les PICAXE tombent sous les 0,1 mA en veille mais les X2 descendent encore plus bas grâce au mode nap.

Que faire en cas d’erreur de téléchargement

Le message “Hardware not found” reflète neuf fois sur dix un souci de liaison. Contrôlez d’abord le câble jack ou l’adaptateur USB-série : alimentation branchée, borne TX reliée à la patte de programmation, masse commune. Sous Windows, ouvrez le gestionnaire de périphériques, repérez le port COM et sélectionnez-le dans PICAXE Editor. Sur Mac et Linux, le port apparaît en /dev/tty.usbserial-xxxx. Si l’IDE signale “Chip type mismatch”, choisissez le modèle exact dans le menu Options, effacez puis relancez le transfert. Autre cause fréquente, le reset maintenu bas : retirez les straps, laissez le condensateur 100 nF recommandé, puis relancez. Enfin, réduisez la vitesse de téléchargement à 9600 bauds sur les très longs câbles.

Ressources forums et tutoriels incontournables

Pour progresser vite, gardez ces liens dans vos favoris :

  • forum.picaxe.com : base de connaissances officielle, schémas et scripts BASIC, entraide conviviale.
  • Hackster.io rubrique PICAXE : projets pas à pas, photos, dépôt de code GitHub.
  • Instructables catégorie Home Automation : tutoriels illustrés, souvent en français, avec BOM détaillée.
  • Futura-Sciences dossier domotique DIY : articles magazine, interviews d’experts, comparatifs.
  • Framboise314 blog comparatif PICAXE vs Arduino : tests mesurés et astuces coût/consommation.
  • Chaîne YouTube ElectronikHeart : vidéos courtes, code commenté sous la description.
  • Docs officielles Rev-Ed : datasheets, guides Blockly, tableurs d’entrées sorties téléchargeables.

Avec ces ressources, vous trouverez toujours un exemple de câblage ou une ligne de code prête à adapter à votre maison connectée.

Le picaxe prouve qu’une maison connectée ne rime pas forcément avec Wi-Fi vorace ni budget XXL, une poignée d’euros et quelques lignes de BASIC suffisent déjà à piloter la lumière, le chauffage ou l’arrosage sans gaspiller un kilowatt-heure. En adoptant cette philosophie frugale chacun peut déployer un réseau de modules aussi discrets qu’efficaces tout en gardant la main sur ses données. Reste une question, quand une 08M2 dort à 0,1 mA et s’ouvre déjà à Matter, combien de temps votre tableau électrique restera-t-il encore l’apanage des cartes survitaminées ?

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À propos de l'auteur, Alex

Passionné par la techno et l'écologie, je suis le cerveau derrière Elec Store après une carrière riche chez les géants de la mobilité électrique et de la domotique. Diplômé en ingénierie électrique, mon but est de démocratiser la tech verte et favoriser un futur durable. Je simplifie les innovations pour tous, partageant astuces et insights pour embrasser un mode de vie éco-responsable. Avec Elec Store, je vise à inspirer un quotidien connecté et respectueux de notre planète.

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